Cette pub joue sans complexe sur les codes de l'attirance sexuelle, de la prostitution et de la puissance automobile.

La femme à 1 euro, la pub de Bouscaren qui choque dans Midi Libre !

''Vous pourriez la prendre pour 1€/jour''. C'est le slogan de la pub qui fait grincer les dents de nombreux lecteurs de Midi Libre depuis ce matin...

Publiée en Une du supplément Post Bac, livré en partenariat avec le Salon de l'étudiant, cette publicité de l’École de Conduite Française Bouscaren affiche une jeune fille type mannequin, en tunique courte, assise au bord de la route sur une valise, le pousse levé en mode stop (voir notre photo).

Vendue à Midi Libre pour vanter les mérites du permis à un euro par jour, cette publicité joue sans complexe, en toute légèreté, sur les codes ici joyeusement mêlés, de l'attirance sexuelle, de la prostitution et de la puissance automobile.

Du rire et des chocs

Résultat, aux rires de certains répond le choc des autres, plus de 75 000 femmes étant violées chaque année en FranceAu milieu de tout cela, Françoise Mariotti, psychologue et féministe engagée, organisatrice des Cafés du Genre, donne son sentiment sur la chose, pour Médiaterranée :

« C'est clairement prostitutionnel, c'est une marchandification de la femme : une fille assise sur une valise au bord de la route, ça fait penser aux prostituées au bord de la route et, malheureusement, ça doit être le but ! La publicité est libre , mais plus la publicité choque, plus elle fait de la publicité, c'est ça le problème. Et elle choque sur des attaques sexistes, alors qu'elle ne se le permet plus sur des attaques racistes : c'est encore un dernier bastion où la publicité peut dire qu'elle peut faire de l'humour pour faire de la pub... C'est dommage de se servir de ces codes où on met le corps d'une femme en vente pour faire de la pub. Après, les publicitaires qui ont produit cette chose vont vous dire que c'est de l'humour, bien entendu, vous savez bien... Le problème, c'est que c'est clairement une référence à une vision des choses où les femmes peuvent être vendues. Je connais un peu les pubs Bouscaren, ce sont très souvent des publicités directement adressées aux jeunes hommes qui apprennent à conduire. Et nous habitons à côté de la Catalogne, où les jeunes gens de Montpellier vont en groupes organisés à la Jonquera... Cette publicité est faite pour parler à ce style de fantasmes-là ».

Du côté de MidiMédia, la régie publicitaire de Midi Libre, on explique à Médiaterranée que le journal régional n'est pas le concepteur de cette publicité et qu'il n'a fait que répondre sur son « support » à la « demande » de son « client », par le biais de son « fournisseur », une « agence de communication » dont on refuse de nous communiquer le nom, en nous renvoyant directement à Bouscaren pour en savoir plus. Et on apprend également que cette publicité n'a pas, pour l'heure, suscité plus de réactions du côté de la rédaction de Midi Libre.

Modération

Cela pourrait bien venir, d'autant que les journalistes du grand quotidien régional du Languedoc-Roussillon sont récemment parvenus, dans la foulée du bashing de Guy Birenbaum et par le biais du Syndicat National des Journalistesà monter d'un cran dans la modération des commentairestrop souvent extrémistes, sur certains sujets sensibles...

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