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Kadhafi met la Libye à feu et à sang

Les troupes restées fidèles au dictateur libyen tentent dimanche 6 mars de reprendre les territoires perdus en intensifiant les contre-offensives.

L’armée régulière combine attaques terrestre avec des blindés et raids aériens. Les images diffusées par la chaîne El Jezira montrent des insurgés, jeunes pour la plupart, livrant des combats sur de vastes zones, ciblant visiblement des troupes régulières qui tentent d’avancer.

Selon les correspondants de presse présents sur place, les insurgés ont évolué jusqu'à la ville pétrolière de Ras Lanouf, à 300 kilomètres au sud-ouest de Benghazi, bastion de l’insurrection.

Les journalistes de l’AFP rapportent que Ras Lanouf était toujours contrôlée dimanche matin par les insurgés. Dans la matinée, les forces pro-Kadhafi ont cependant mené deux raids, sur un camp de rebelles et sur un poste de contrôle, apparemment sans faire de blessés, précisent-on.

Selon ces mêmes sources, les insurgés ont été freinés dans leur évolution vers Syrte, ville natale du dictateur. Ils ont été contraints à opérer un retrait de la ville de Ben Jawad, situé à une trentaine de kilomètres à l'ouest de Ras Lanouf.

De façon globale, malgré la force de frappe déployée, l’armée régulière ne parvient pas à déloger les insurger.

«La région allant d'Ajdabiya à la frontière égyptienne est sous notre contrôle» a déclaré à l’AFP un membre du conseil des insurgés à Tobrouk, joint par téléphone.

Dans la ville de Misrata, à 150 kilomètres à l'est de Tripoli, contrôlées par l’insurrection, les habitants s’attendent cependant à un carnage. «Les chars tirent des obus sur le centre-ville, près du siège de la radio», a dit un habitant à l’AFP. «Les habitants n'ont pas d'armes. Si la communauté internationale n'intervient pas rapidement, ce sera le carnage», a-t-il ajouté.

Toujours maître de la capitale,Tripoli, Kadhafi y organise des manifestations de soutien et fait crier victoire à coup de slogans hostiles à al-Qaida.

Un embryon d’institutions commence à prendre forme dans le camp des insurgés. Le Conseil national créé le 27 février par l'insurrection s'est réuni samedi à Benghazi pour la première fois et se déclarant « le seul représentant de la Libye ». Selon un responsable militaire, l'aéroport de cette ville sera à nouveau opérationnel dans les prochains jours.

La France a salué dimanche ce conseil national, apportant son « soutien aux principes qui l'animent et aux objectifs qu'il s'assigne ». En visite en Égypte dimanche, Alain Juppé, ministre des Affaires étrangères s'est dit opposé à une intervention militaire en Libye, préférant le principe d'une zone d'exclusion aérienne.

La commission des sanctions sur la Libye tiendra sa première réunion dans les prochains jours et sera présidée par le Portugal.