Les Français ont choisi « le changement » avec François Hollande. (Xinhua)

François Hollande est le nouveau Président de la République française

Les Français ont choisi. Ce sera François Hollande qui présidera les destinées de la France durant les cinq prochaines années. A ce stade irréversible du dépouillement des urnes, le candidat socialiste l'emporte face au Président sortant, Nicolas Sarkozy (UMP), avec 51,9% des voix contre 48,10% pour son concurrent.

Comme l'avaient indiqué les instituts de sondages qui, s'ils échouent souvent dans leurs pronostiques, s'avèrent très performants à trois jours du second tour de l'élection présidentielle, la majorité des Français n'a pas souhaité reconduire Nicolas Sarkozy pour un deuxième mandat....

Au bout de 17 ans de règne de la droite et 31 ans après la première victoire d'un candidat socialiste à l'élection présidentielle française sous la 5ème République et ce, en la personne de François Mitterrand, les Français ont choisi l'alternance. Préférant le « changement » proposé par François Hollande, aux sirènes d'une « France forte » vendues par Nicolas Sarkozy. Des sirènes qui ont sans doute perdu de leurs charmes, 5 ans après le fameux « Ensemble, tout devient possible » qui avait permis à Nicolas Sarkozy de l'emporter au second tour de l'élection présidentielle de 2007, face à Ségolène Royal (PS) par 53,06% à 46,94%.

Ce slogan avait finalement créé beaucoup de déceptions, de gauche à droite de l'électorat français, en passant par le centre, l'ancien ministre de l'Intérieur alors en campagne surfant déjà sur la peur sécuritaire, tout en se présentant comme le candidat du « pouvoir d'achat ». Sans résultats probants, cinq années plus tard, en matière de lutte contre l'insécurité physique et sociale...

Retour sur un échec annoncé

Cinq après, celui qui fut porté aux nues par les médias et les Français, à l'unisson fascinés par ses joggings dynamiques et ses airs de jeune premier vainqueur, était déjà devancé par son challenger dans les urnes, à l'issue du premier tour - ce qui reste, pour un Président sortant, un fait inédit dans l'histoire de la 5ème République française. Au second tour, les Français ont confirmé qu'ils ne souhaitaient pas renouveler l'expérience Sarkozyste, définitivement déçus, malgré toutes les tentatives opérées par le candidat sortant dans cette campagne pour la présidentielle 2012...

Car, rien n'y a fait. Ni les effets de manche sur le faux-suspens de sa nouvelle candidature à la présidentielle, ni l'énergie déployée à galvaniser à nouveau l'imaginaire des familles de France au profit de son élection. Comme cette tentative (désespérée) de détourner le 1er mai, une tentative qui restera dans les pages troubles de l'Histoire, comme si la France attendait un homme providentiel qui réhabiliterait à la fois une « vraie fête du travail » et une vraie fête de la Nation...

Les Français attendent du changement et ils ont voté dans ce sens. Face à un Nicolas Sarkozy visiblement usé par l'exercice du pouvoir, les Français ont choisi François Hollande qui depuis sa campagne aux primaires citoyennes en a surpris plus d'un par son élan. Nicolas Sarkozy lui-même, d'ailleurs : lors du débat de l'entre-deux-tours, le Président sortant, pourtant bête de campagne, n'est pas parvenu à reprendre des points de popularité cathodique à son concurrent... Dès le lendemain, François Bayrou (Modem), le cinquième homme du premier tour, indiquait « à titre personnel », dix jours après l'Appel des centristes lancé dans son camp, qu'il voterait François Hollande, plutôt que de voter pour Nicolas Sarkozy ou de choisir un vote blanc...

Les Français attendent du changement

Dès le premier tour achevé, Éva Joly (Europe Ecologie-Les Verts) avait déjà appelé ses électeurs à se rassembler autour de la candidature de François Hollande, tandis que Jean-Luc Mélenchon (FDG) ou Philippe Poutou (NPA) invitaient fermement leurs partisans à voter contre Nicolas Sarkozy. Et de l'autre côté de l'échiquier, à l'extrême droite, Marine Le Pen (FN) avait quant à elle affirmé à plusieurs reprises, ce fameux jour de 1er mai, qu'elle voterait blanc, renvoyant dos à dos ceux qu'elle appelle l'UMPS pour mieux fourbir ses armes en attendant, à court terme, les législatives de juin et les municipales de 2014 ; à moyen terme, la prochaine élection présidentielle de 2017. Et à long terme ?

Ce 6 mai 2012, les Français ont voté majoritairement pour François Hollande. Mais la politique n'étant pas une affaire légère de dynamisme ou de points, le candidat socialiste se retrouve aujourd'hui face à une responsabilité historique. Une responsabilité historique pour la France, face à un monde aux crises multiples, qu'elles soient économiques, sociales, culturelles, écologiques, militaires ou technologiques... Une responsabilité qu'il ne faudra pas décevoir. Ni pour la France, ni pour le monde, ni pour la démocratie. Sinon, il y aura à nouveau du changement...