Traqués, agressés, vandalisés, interdits de construction… le sort dramatique des palestiniens d’Hébron

Les autorités israéliennes multiplient les démolitions de maisons de palestiniens dans la ville d’Hébron et laissent le champ libre aux colons sur ce territoire occupé de Cisjordanie qui traquent, agressent les populations palestiniennes et vandalisent leurs cultures.

«A Arab an-Ramadin al-Janubi, deux maisons ont été démolies vers 7h30, lundi 5 décembre. La démolition a été exécutée par 2 bulldozers et 50 soldats», rapporte une militante d’ISM (International Solidarity Movement)

«La première maison appartenait à la famille Shaour, elle a pu être bâtie grâce aux dons des 320 habitants du village. Et aujourd'hui, l'armée d'occupation a violemment expulsé la famille. Un soldat a agrippé un des fils au cou pour le trainer hors de la maison. Il en porte encore les traces».

« Après la première démolition, les soldats ont poursuivi leur sale besogne. La maison suivante sur la liste fut la maison de Mohammed et de ses 5 enfants. Il se demande maintenant, "Où allons-nous dormir ce soir ?" Tous leurs biens, dont un réfrigérateur, un poste de télévision et un canapé sont sous les décombres de sa maison de 8m sur 10.

"Toutes les affaires que nous avons accumulées pendant ces dix ans, les souvenirs de la famille, les photos, nous avons tout perdu," dit Mohammed en pleurant. Durant ces deux démolitions, les soldats n'ont même pas laissé les familles sauver leurs meubles, les appareils électriques ou leurs vêtements », décrit la militante de l’ONG.

Les exemples sont nombreux de ces exactions commises au quotidien en Zone C, sous contrôle militaire israélien, où les permis de construire sont interdits aux palestiniens.

Les autorités israéliennes ont par ailleurs récemment ordonné la destruction d’une centrale photovoltaïque financée par l'Espagne en Cisjordanie qui était en mesure de fournir de l'électricité à 40 familles palestiniennes, à une école et à un centre médical à Emnazeil, petite ville au sud d'Hébron.

Des hordes de jeunes colons se livrent quant à eux à des actes de vandalisme sur les vergers palestiniens, arrachant ou incendiant les plans d’oliviers. Les enfants palestiniens non plus ne sont pas épargnés, qui sont régulièrement agressés par des colons sur le chemin de l’école, quand ils peuvent s’y rendre.

Les zones A, B et C sont des dénominations géographiques émanant des Accords d'Oslo de 1993. Elles devaient être des mesures "provisoires" qui transfèreraient progressivement l'autorité et éventuellement la souveraineté aux Palestiniens en Cisjordanie .

La Zone A comprend les villes principales de Cisjordanie sous pleine autorité palestinienne. La Zone B est la terre qui entoure les villes, où la sécurité est "partagée" avec Israël. La Zone C comprend tout le reste, soit la plus grande partie de la Cisjordanie et c’est dans cette même zone que la colonisation croît au mépris de toutes les condamnations internationales.