Israël débat du « jours d’après » à Gaza, l’extrême-droite prône l’épuration ethnique et l’occupation de l’enclave

Israël débat du « jour d’après » à Gaza, l’extrême-droite prône l’épuration ethnique et l’occupation de l’enclave

 

Enlisée à Gaza dans l’accomplissement de crimes contre l’humanité sans commune mesure, Israël débat de « l’après-guerre ». La puissance occupante se révèle incapable de présenter une vision claire de la situation à venir. L’extrême-droite défend une politique d’épuration ethnique et d’occupation de l’enclave. 

Le débat a été abordé par le gouvernement israélien le jeudi 4 janvier lors d'une discussion marquée par l'incertitude une fois que les opérations militaires majeures, démarrées le 7 octobre 2023, seront terminées. 

Cette discussion intervient dans le contexte de l'arrivée du secrétaire d’État américain, Antony Blinken, qui entame une tournée au Proche-Orient vendredi 5 janvier, et exprime la volonté des États-Unis de voir s'amenuiser le nombre élevé de victimes civiles à Gaza – un bilan s'élevant à plus de 22 000 morts, dont une majorité de femmes et d’enfants et 7 000 disparus. 

Les États-Unis souhaitent également que l'Autorité palestinienne soit renforcée après la guerre, et qu'Israël se lance dans des pourparlers de paix avec l'Organisation de libération de la Palestine (OLP)

Yoav Gallant, le ministre israélien de la Défense, a révélé ses intentions pour la période post-guerre. Le 4 janvier, il a présenté un plan qui vise à maintenir "la capacité d'Israël à agir librement" dans la bande de Gaza 

Les dirigeants d’extrême-droite confirment la stratégie génocidaire

Le ministre Gallant a défini les buts de cette stratégie comme étant la récupération des otages, la neutralisation des forces militaires et gouvernementales du Hamas, ainsi que l'éradication des menaces militaires.

Cependant, ce plan, encore vague et en attente d'approbation par le gouvernement dirigé par Benyamin Netanyahou, n'aborde pas la question des instances palestiniennes qui pourraient gérer Gaza par la suite. Au sein du gouvernement, des dissensions se font déjà entendre, notamment de la part des membres les plus radicaux.

Le 2 janvier, Itamar Ben Gvir, ministre israélien de la Sécurité nationale, a exprimé des idées suggérant le rétablissement de colonies juives dans la région après la guerre, en plus d'inciter à l'émigration de la population palestinienne, alors même qu'environ 1,9 million d'entre eux ont été déplacés depuis octobre dernier. `

Ben Gvir a décrit cette approche d'émigration comme « exacte, juste, morale et humaine » et a partagé ces idées sur les plateformes de réseaux sociaux, rejoignant la position de Bezalel Smotrich, un autre membre du gouvernement de Netanyahou et leader du parti d'extrême droite « Sionisme religieux ». 

Smotrich avait également promu le peuplement juif de Gaza et l'émigration palestinienne, affirmant qu'une diminution significative de la population arabe à Gaza modifierait radicalement la situation après-guerre. Ce qui explique sans doute l’ampleur de la tuerie. Les plus extrémistes des dirigeants israéliens reconnaissent finalement la stratégie génocidaire.