Le premier scrutin libre depuis la chute de Kadhafi (DR)

Élections en Libye, les islamistes en embuscade

Les libyens votent aujourd'hui pour élire une Assemblée constituante. C'est le premier scrutin libre depuis la chute de Mouammar Kadhafi. Les islamistes espèrent réaliser un aussi bon score que leurs homologues Tunisiens et Egyptiens.

Quelque 2,7 millions de Libyens sur une population de 6 millions, soit environ 80 % du corps électoral potentiel, se sont inscrits sur les listes électorales.

Quelque 2 501 candidats indépendants et 1 206 candidats de groupes politiques ont été déclarés éligibles par la Commission électorale.

Le pays a été divisé en 72 circonscriptions. Dans certaines régions, les électeurs doivent choisir un parti politique et un candidat individuel, et dans d’autres, ils auront seulement à choisir l’un ou l’autre.

Les islamistes ont le vent en poupe...

629 femmes ont présenté leurs candidatures. Elles sont bien représentées sur les listes des partis, qui alternent les candidats masculins et féminins, mais ne représentent que 3,4 % des candidats individuels.

Cent vingt sièges ont été réservés aux candidats indépendants, et les 80 restants aux mouvements politiques, pour éviter, selon les autorités, qu’un parti ne domine l’assemblée.

Trois formations se sont distinguées durant la campagne électorale: les islamistes du Parti de la justice et de la construction (PJC) issu des Frères musulmans, qui ont le vent en poupe; ceux d’Al-Watan, de l’ex-chef militaire controversé de Tripoli Abdelhakim Belhaj, et les libéraux rassemblés dans une coalition lancée par l’ex-Premier ministre du CNT pendant la révolte, Mahmoud Jibril.

Le CNT a décidé la répartition des sièges selon des données démographiques. Ainsi, 100 sièges iront à l’ouest qui compte le plus grand nombre d’habitants, tandis que l’est aura 60 sièges et le sud désertique 40.

Les fédéralistes qui réclament une « répartition équitable » des sièges de l’assemblée ont menacé de boycotter et de saboter le processus si leurs revendications ne sont pas prises en compte. Ils ont ainsi saccagé ces derniers jours des centres de vote à l’est, notamment à Benghazi.