les algériens sont-ils condamnés à être gouvernés par des conspirateurs ?

Algérie: le pouvoir de l'ombre à l'oeuvre...

Les Algériens disent merci à la chaine de TV « France 24 » qui a pris la peine de s’informer au sujet de leur président hospitalisé au Val-de-Grâce, ils disent aussi merci d’avance aux médias étrangers qui ont sans doute missionné leurs limiers sur la trace d’Abdelaziz Bouteflika parti pour une destination inconnue, en convalescence.

Premiers concernés, les citoyens algériens n'ont droit pour l'instant qu’à des communiqués laconiques livrés au compte-gouttes. Le dernier, supposé être celui de la « présidence », suggère plus d’interrogations qu’il n’apporte de réponses.

Où se trouve le chef de l’Etat, quelle est la réalité de son bulletin de santé, quelle sera la durée probable de son séjour hors du pays, quel est le niveau exact de son empêchement, à qui a-t-il réellement délégué ses pouvoirs ? Silence radio du côté d’El Mouradia sur ces questions essentielles que l’on se pose d’un bout à l’autre du territoire. L’opacité est totale qui s’apparente à du mépris à l’égard de l’opinion et la rumeur bat son plein, annonçant jusqu’à « la mort clinique » du président, tandis que les courtisans qui ne craignent pas le ridicule lui suggèrent d’apparaître subitement à la télévision…

A quelques mois des élections présidentielles, le pays entre ainsi dans une phase d’incertitude qui ne présage rien de bon. A qui profite-t-elle, sur quoi peut-elle déboucher ? La situation proche de la vacance du pouvoir impose ces questions légitimes. Elle laisse aussi, et surtout, supposer que des appentis sorciers prennent la lourde responsabilité d’entretenir un écran de fumée autour de la santé du président. Les algériens sont-ils condamnés à être gouvernés par des conspirateurs, par un pouvoir de l’ombre ?