Le Liban en défaut de paiement se livre au FMI pour piloter des « réformes »

Le Liban n’est plus en mesure d’honorer sa dette. Le Premier ministre Hassan Diab a annoncé samedi 7 mars que les caisses sont vides et qu’il n’est plus possible de rembourser 1,2 milliard d'Eurobonds --des obligations émises en dollars-- qui arrivent à échéance lundi 9 mars.

Hassan Diab a également évoqué une restructuration à venir de la dette, après des négociations avec les créanciers

Avec une dette de 92 milliards de dollars --81,5 milliards d'euros, soit environ 170% du PIB--, le Liban fait partie des pays les plus endettés au monde.

L’effondrement économique du pays, rongé par la corruption, et le principal déclencheur des manifestations qui se poursuivent depuis octobre 2019. Des centaines de milliers de libanais ont investi la rue pour dénoncer une classe politique incapable d’endiguer l’inflation, la hausse du chômage, le délabrement des services publics et la paupérisation.

Le Hezbollah hostile au FMI

Nommé en janvier pour apporter une réponse aux aspirations de la rue, le gouvernement promet d'assainir les finances publiques et d'adopter des réformes attendues depuis des années. Mais encore faut-il échapper aux pressions des formations politiques et aux liens entre les groupes ethniques et le monde des affaires

Le Liban en appelle sans surprise au FMI pour la mise en place des « réformes ». Comme partout ailleurs, l’institution va, à n’en point douter, imposer des mesures drastiques dont vont pâtir les plus faibles et les plus démunis

Le Hezbollah (mouvement chiite), qui domine le Parlement avec ses alliés, est hostile à cette option.

Il met en garde dans un communiqué contre des "conditions" imposées par "toute organisation internationale", craignant une "tutelle étrangère".

La crise actuelle est la pire dans l'histoire du Liban depuis la fin de la guerre civile (1975-1990).

Elle s'accompagne de restrictions inédites sur les retraits en dollars dans les banques, où le taux de change officiel est toujours fixé à environ 1.507 livres libanaises pour un dollar.

Photo (DR°

Avec AFP