La classe dirigeante qui a ruiné le pays et provoqué un effondrement sans précédent devrait se maintenir au pouvoir (DR)

Les libanais appelés aux urnes pour renouveler le Parlement, sans espoir de changement

Les libanais votent dimanche pour renouveler les 128 membres du Parlement. Les forces politiques traditionnelles tablent sur le clientélisme habituel sur fond de confesionnalisme.

Les indépendants ainsi que les groupes d’opposition qui ont émergés à la faveur du soulèvement d’octobre 2019 et dans le contexte de la grave crise économique, testent leur popularité.

Les observateurs leur accordent une possible légère avance par rapport au scrutin de 2018. L’on n'attend pas cependant de bouleversement dans l’équilibre actuel des forces.

La loi électorale, adoptée en 2017, donne un large avantage aux formations aux commandes. Celles-ci sont rodées aux communautarisme et à la corruption endémique qui pourrit la société libanaise depuis des décennies.

« Il semble peu probable que ces élections modifient considérablement la composition du Parlement libanais ou la manière dont la politique est menée au pays », écrit le chercheur Sam Heller dans un article publié sur le site du groupe de réflexion américain The Century Foundation, cité par l’AFP.

La classe dirigeante qui a ruiné le pays et provoqué un effondrement sans précédent – la pire des crises au monde depuis 1850, selon la Banque mondiale- va donc très probablement se maintenir et continuer à se partager le pouvoir, alors que la situation ne cesse de se dégrader.

La quasi-totalité de la population est plongée dans le chômage, permanent ou cyclique, et vit sous le seuil de la pauvreté. La monnaie a perdu plus de 90% de sa valeur dans un marché noir qui s’est imposé comme seul recours dans le fonctionnement de l’économie.

Rappelons que l’explosion survenue sur le port de Beyrouth, la capitale, dans ce contexte, a fait plus de 200 morts et dévasté plusieurs quartiers.

Les libanais vivent dans l’angoisse de la pénurie de courant, de carburant, de médicaments et de produits de base disponibles seulement à des prix inaccessibles à la grande majorité des ménages. Les familles qui en ont les possibilités se font aider par la diaspora ou prennent le chemin de l’exil.

L’abstention pourrait atteindre 43,55% selon une enquête de l’ONG Oxfam.