On a sauvé le loup de Thomas Monin, avec Gwenaëlle Guerlavais, François Baraize et les généreux donateurs !

Victoire, le loup du Pic Saint-Loup a relevé la tête et fête son retour à Cazevieille !

Enfin une bonne nouvelle dans ce monde de brutes ! A Médiaterranée, nous sommes très fiers de vous annoncer avec Gwenaëlle Guerlavais, Thomas Monin et François Baraize, que le loup vandalisé au Pic Saint-Loup a relevé la tête grâce à un très bel élan citoyen qui sera dignement fêté le 20 décembre prochain à Cazevieille, dans l'Hérault ! 

C’est un joli conte de Noël avant l’heure ! Vandalisé le 20 octobre dernier à Cazevieille, dans l’Hérault, l’œuvre de Thomas Monin a été réparée grâce à un élan de solidarité et de générosité des habitants du Grand Pic Saint-Loup et d’autre.

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Une photo de la restauration du Loup (© Stéphanie Reveret)

Le loup, de son vrai nom « L’Evidence », sera réinstallé dans le centre bourg de la commune de Cazevieille, deux mois à peine après sa dégradation. Un pot de remerciement pour tous ceux qui se sont mobilisés est organisé le dimanche 20 décembre à 11h, devant le loup.

Un élan citoyen de générosité pour la culture !

Le 20 octobre dernier, le « loup » de Thomas Monin était vandalisé pour des raisons encore inconnues, mais une plainte a été déposée. Comme souvent lorsque les œuvres en plein air ne sont pas surveillées, le contrat d'assurance passé par le commanditaire, la Communauté des Communes du Grand Pic Saint-Loup, ne couvrait pas les dégradations.

Une habitante du village voisin des Matelles, Gwenaëlle Guerlavais, et un militant de la culture, François Baraize, ont décidé de lancer une cagnotte sur internet, via le potcommun.fr, en partenariat avec le média en ligne Médiaterranée « afin de dire "non" à la bêtise humaine et "oui" à la culture en zone rurale ».

« Dès l’annonce du vandalisme, les gens se sont émus sur les réseaux sociaux. Je me suis demandée : que peut-on faire concrètement ? J’ai contacté l’artiste que je ne connaissais pas. Je voulais passer des paroles aux actes, raconte Gwenaëlle Guerlavais. Sans cette mobilisation, l’œuvre serait repartie dans l’atelier de l’artiste, dans la Nièvre, avec un espoir quasi nul que le loup revienne chez nous un jour... »

Un pot de l’amitié pour fêter le retour du loup

Grâce à 46 donateurs, 1 680€ ont été récoltés pour payer les réparations. Le plasticien, ainsi que son assistant, ont été gracieusement hébergés par une artiste d’un village voisin et un hangar leur a été prêté pour entreposer et restaurer l’œuvre dans l’Hérault.

« C'est toujours très étonnant, lorsque comme moi, on passe sa vie à observer la culture et l'art, de voir comment certaines œuvres, certaines manifestations artistiques, sont totalement appropriées par le public. Ce que montre cette expérience, qui est une réussite populaire, c’est que le public peut se mobiliser pour faire vivre l’art sur son territoire, explique François Baraize qui dirige l’Observatoire des territoires et de la culture (Obster) à Montpellier. L'art est un formidable champ de réappropriation de la chose publique. Aujourd'hui plus que jamais, l'aventure du loup de Thomas Monin montre à quel point la culture fait la société. »

A partir du 20 décembre, le loup reposera de nouveau monumental, allongé dans sa position de sphinx, et serein. Il pourra passer l’hiver, comme prévu à l’origine, au pied du Pic Saint-Loup à Cazevieille (Hérault).

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Le mot de l'artiste Thomas Monin

Après toutes ces péripéties, laissons le mot de la fin à l’artiste Thomas Monin qui nous avait donné ici les dernières nouvelles du loup en cours de restauration :

« Cela aura été une étonnante promenade en dehors des sentiers battus de mon métier d’artiste. En tant que plasticien, on n’a quasiment jamais accès à l’effet produit par ce qu’on fait. On sème des graines et parfois, rarement, sans que ce soit prévisible, le public s’approprie une œuvre dans laquelle il se reconnait. La chose peut se mettre alors à exister en autonomie, loin de son créateur, comme une chanson populaire... Au-delà du simple contentement personnel, la mobilisation qui a eu lieu pour la restauration de « L’Evidence », suite à sa vandalisation, m’a permis de percevoir à quel point était forte l’envie d’art, de poésie, de sens et de culture dans cette belle région LanguedocRoussillon, sur les flancs du Pic Saint-Loup. Face aux évènements récents et au risque réel de repli sur soi, percevoir qu’une société ressent aussi l’envie de s’offrir à elle-même les moyens d’exister plus intensément est d’autant plus fort à vivre qu’elle se mobilise pour votre création. Plus que jamais, on a besoin de cohésion, de nuance, de sentiments qui tirent vers le haut. Dans ce contexte, invoquer le monde vivant et l’animalité, la nature sauvage et ses mystères, c’est se souvenir ensemble d’où nous venons. J’aime à croire que cette œuvre a été sauvée par cette envie qui lui a donné davantage de sens encore, lui conférant le partage comme ADN. Aux nombreuses personnes qui ont permis ce sauvetage extraordinaire, je veux exprimer mes plus sincères et chaleureux remerciements, vous êtes l’âme fabuleuse de ce loup… »