«10% des petits fonds (jusqu'à 20 mètres), où poussent encore des herbiers, sont aujourd'hui détruits» (DR)

La Méditerranée sous haute surveillance écologique

L'Agence de l'eau pour la région Rhône-Méditerranée et Corse annonce son dixième programme d'intervention (2013-2018) dont le budget de 600 millions d'euros est en hausse de 25% environ. Objectif: une Grande Bleue en «bon état écologique» à l'horizon 2020, en application d'une directive européenne.

«La qualité écologique de la mer, c'est une nouvelle conquête. Notre travail, c'est de la faire sortir des laboratoires de recherche pour l'introduire dans les modes de gestion. On ne fait pas le bonheur de la Méditerranée sans les Méditerranéens», commente Martin Guespereau, directeur de l'Agence de l'eau pour la région Rhône-Méditerranée et Corse.

«On engagera désormais 100 millions d'euros par an pour préserver la mer, c'est une manne financière gigantesque», précise-t-il.

L'agence s'emploiera d'abord à définir les critère d'un "bon état écologique", qualité de l'eau, analyse des chaînes alimentaires, préservation des fonds et de l'habitat sous-marins... par rapport à la situation actuelle.

«10% des petits fonds (jusqu'à 20 mètres), où poussent encore des herbiers, sont aujourd'hui détruits», indique par exemple Martin Guespereau, les littoraux des Bouches-du-Rhône et des Alpes-Maritimes étant selon lui les plus touchés.

Contaminants chimiques dans les rades de Marseille et de Toulon...

Les flux polluants, dont «80% sont d'origine terrestre», restent la préoccupation centrale à laquelle est consacrée une part importante du budget du plan d'intervention.

Une cartographie de la façade littorale méditerranéenne allant de Perpignan à Nice, établie en juin 2012, montre les apports importants du Rhône en polychlorobiphényles ou PCB, dont des traces ont pu être retrouvées dans la chair de merlus du golfe du Lion, ou les nombreux contaminants chimiques relevés dans les rades de Marseille et de Toulon, comme les dioxines, le plomb ou le tributylétain, utilisé pour le traitement des coques des navires, précise-t-on.

Des efforts nombreux restent à faire pour la canalisation et le traitement des eaux pluviales, à l'image de la station d'épuration de la vallée de l'Huveaune à Marseille qui déborde et provoque régulièrement des fermetures de plages.

La préservation des habitats marins, qui pâtit des terrains gagnés sur la mer par la bétonisation du littoral, est également une priorité du plan.