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Algérie. Les islamistes se promettent un raz-de-marée aux législatives

Le scrutin est ouvert aujourd’hui 10 juin et jusqu’au 12 pour les Algériens vivant à l’étranger. Tout comme en Algérie, les islamistes sont promis à un raz-de-marée.

Ils se présentent sous un nouveau jour et rejettent tout lien avec l'ex-Front islamique du Salut (FIS, dissous) qui avait mis le pays à feu et à sang durant les années 90. Ils comptent profiter du vide laissé par les partis démocratiques

Le principal parti de la mouvance islamiste, le Mouvement de la Société pour la Paix (MSP) d'Abderrazak Makri, proche des Frères musulmans, a participé sans interruption aux gouvernements algériens de 1996 à 2011. Ce dernier s’est déjà autoproclamé futur chef du gouvernement.

Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, en dresse une image rassurante. Dans un entretien à l'hebdomadaire français Le Point, il estime que "l'islamisme en tant qu'idéologie, celle qui a tenté de s'imposer au début des années 1990 dans notre pays, n'existera plus jamais en Algérie ».

« Maintenant, l'islam politique a-t-il bloqué le développement de pays comme la Turquie, la Tunisie, l'Egypte? Non », répond-il. « Cet islam politique-là ne me gêne pas parce qu'il n'est pas au-dessus des lois de la République, qui s'appliqueront à la lettre », assure encore le chef de l'Etat.

Unique candidat islamiste lors de la présidentielle de décembre 2019, Abdelkader Bengrina, président du parti El-Bina, était arrivé deuxième derrière Abdelmadjid Tebboune avec 17,37% des suffrages exprimés. Lors de sa campagne des législatives, ce candidat a tenu des propos jugés "racistes" à l'égard de la Kabylie.

Les jeux ne sont pas faits pour autant pour les islamistes. Leurs électeurs potentiels auront à départager cinq formations rivales.

La surprise pourrait venir des « indépendants » encouragés par le pouvoir à travers un discours en direction des jeunes et des universitaires. Le chef de l’Etat espère y puiser la majorité présidentielle qui lui fait défaut.

« Le système trouvera toutes les peines à gérer un nombre important d’indépendants sans profondeur politique, sans projet et sans programme. Il sera amené à gérer des individus.», estime le sociologue Algérien Nacer Djabi.