Shimon Perès a nié la colonisation en Cisjordanie et banalisé son importance... (capture d'écran vidéo Europe 1)

Proche-Orient: Shimon Perès et la guerre sournoise en Palestine

Interviewé mardi 12 mars sur les ondes d’Europe 1 par le journaliste Jean-Pierre El Khabbach au comble de l’admiration, le président israélien Shimon Perès a plaidé en faveur du « dialogue » avec les palestiniens, affirmant à nouveau que Mahmoud Abbas, président de l’Autorité palestinienne, est « un partenaire important pour la paix » et reconnaissant que la « coexistence de deux Etats » constitue la seule solution au conflit…

L’homme qui avait auparavant rencontré des membres de la communauté musulmane, dont le désormais célèbre Hassen Chalghoum imam de Drançy, plaidant pour la paix entre les peuples et les religions, a cependant mit un regrétable bémol à ce discours d’apaisement.

Shimon Perès a nié la colonisation en Cisjordanie et banalisé son importance, estimant qu’elle ne représentait que « 2 à 3% des territoires » palestiniens. « Nous avons complètement quitté notre colonisation de Gaza », a-t-il enchaîné, accusant les palestiniens d’en avoir fait « une base terroriste ».

Le président Israélien ignore sans doute l’horreur du blocus qui transforme cette bande de terre en prison à ciel ouvert où les enfants peinent à survivre jusqu’à l’âge adulte. Il ne connaît pas non plus le triste sort de ces mêmes enfants dans les geôles de son pays, dont l’Unicef dénonce les mauvais traitements, voire les actes de torture. Il n’a probablement pas eu vent des ces « bus de l’apartheid » imposés aux travailleurs palestiniens autorisés à entrer en Israël, mesure qualifiée "de nouvelles routes vers le racisme », par le quotidien de gauche Haaretz. Et il n’a bien entendu aucune idée des restrictions dans les transferts de recettes douanières et fiscales qui asphyxient l’économie palestinienne…

Le plaidoyer en faveur de la paix de Shimon Perès ne résiste pas à cette réalité. C’est tout au plus un prêche dans le désert. Le gouvernement de Netanyahou n’en a cure dans tous les cas, qui souffle le chaud et le froid, brouille les pistes, dresse des écrans de fumée, torpille toutes les tentatives de négociations, manipule les extrêmistes des deux camps, s’installe dans une logique de conflit permanent au nom de la survie de l’Etat Hébreu et, quand il ne pilonne pas Gaza, livre toujours une guerre sournoise aux Palestiniens.