Le roi Mohamed VI du Maroc. (DR)

Maroc : la personne du roi, un sujet toujours tabou qui peut mener au cachot

Gare à qui ose un coup de crayon, publie des vidéos ou des photos qui écorchent l’image du monarque marocain, le cachot est la destination immédiate après un jugement expéditif.

C’est l’amère expérience que vient de vivre le jeune Walid Bahomane, âgé de 18 ans. Accusé d’avoir « atteint aux valeurs sacrées du Maroc » en publiant des photos et des vidéos satiriques du roi Mohammed VI du Maroc, il a comparu mardi dernier devant un tribunal de Rabat, rapporte le journal en ligne Rue89.

Le site indique que la plainte déposée par la police contre Walid Bahomane se fonde sur « deux pages Facebook (sic) contenant des phrases et des images insultantes pour les valeurs sacrées, ainsi qu'un ordinateur IBM. » Malgré les appels à sa libération, le juge a décidé de placer Walid dans une prison pour mineurs près de la capitale, dans l'attente du procès, ajoute Rue89.

Un groupe de soutien à Walid Bahomane a été crée sur Facebook, clamant « Mohammed VI, ma liberté est plus sacrée que vous ! ».
« Ceci est un groupe de solidarité avec le jeune Walid Bahoman, agé de 18 ans, détenu dans la prison pour mineurs de Salé pour avoir insulté Sa Majesté Mohammed VI sur Facebook. Prouvons à Mohammed VI que notre liberté est plus sacrée que lui », peut-on y lire.

Malgré la réforme constitutionnelle qui est supposée abolir son caractère « sacré », la personnalité du roi reste un thème tabou, quel que soit l’angle abordé.

Ce n'est pas la première fois qu'un internaute marocain fait face à ces accusations, rappelle Rue89. En 2008 Fouad Mourtada, un jeune ingénieur, a été condamné à trois ans de prison pour s'être fait passer pour le frère du roi sur Facebook. Des protestations venues de partout et une campagne avaient amené les autorités à le libérer un mois après son arrestation, précise le journal en ligne.