Écrasée par une canicule infernale, l'Espagne brûle

Le feu fait des ravages sur le territoire espagnol depuis vendredi dernier. Plusieurs milliers de personnes ont été évacuées. Des milliers d’hectares de végétation ont été dévorés par le feu à travers tout le pays. Un pompier a perdu la vie et trois autres ont été blessés dans la région d'Alicante.

Les incendies ont dévasté des centaines d’hectares en Catalogne, dans le nord-est, dans la région de Guadalajara ou dans le parc naturel de Cabañeros, dans le centre de l’Espagne.

Dans la soirée, les flammes avaient envahi une épaisse forêt de pins à Torre de Maçanes et restaient hors de contrôle. Un camp abritant 130 enfants a été évacué, rapporte l'agence Reuters.

Dans l’archipel des Canaries, plus de 4 700 personnes ont été évacuées depuis vendredi dans les deux îles montagneuses de La Gomera et Tenerife, où le feu a brûlé 900 hectares en deux jours, notamment dans le parc naturel de Garajonay, classé au patrimoine mondial de l’Unesco.

A La Gomera, d'épais nuages de fumée s'élevaient dimanche au-dessus des reliefs du centre de l'île, où s'étend ce parc abritant des espèces végétales rares, a rapporté une photographe de l’AFP.

Une sécheresse sans précédant depuis 70 ans...

2 500 villageois ont dû abandonner leurs maisons. Samedi, certains ont même été évacués par bateau de Valle Gran Rey, dans le sud de l'île, la mer étant devenue la seule issue alors que la fumée s’engouffrait dans la route descendant de la montagne. Hôtels, salles sportives ou écoles ont été transformés en campements.

L’inquiétude est particulièrement vive pour le parc de Garajonay, qui abrite un ensemble d’espèces végétales, connu sous le nom de «laurisilva», rappelant les forêts subtropicales qui bordaient la Méditerranée à l'ère tertiaire, et dont plusieurs centaines d’hectares ont déjà brûlé.

L’Espagne, frappée par une sécheresse sans précédent depuis 70 ans, vit cet été ses incendies les plus dévastateurs des dix dernières années : entre le 1er janvier et le 5 août, 132 300 hectares de végétation ont brûlé, selon le ministère de l’Agriculture.

L’organisation WWF Espagne a d’ailleurs calculé que plus de 65% des incendies répertoriés comme importants, c’est-à-dire ayant brûlé plus de 500 hectares, qui se sont déclarés cette année ont ravagé des sites protégés.