Les Marseillais peuvent se réjouir. Avec leur victoire sur Toulouse, ils ont validé leur ticket pour la Ligue des Champions. (Capture d'écran - Site officiel de l'OM)

L’OM assure la Ligue des Champions

Vainqueurs de Toulouse samedi (2-1), les Marseillais profitent de la défaite de Lyon, hier (0-1), et du sacre du Paris SG. Ils sont assurés de terminer deuxièmes, et disputeront le Ligue des Champions. 

En début de saison, personne n’aurait pu prévoir le parcours que vient d’accomplir l’Olympique de Marseille. Après la saison dernière, marquée par une désunion flagrante dans le vestiaire et une morne dixième place au classement, personne n’aurait misé le moindre euro sur cet OM-là. 

C’est pourtant bien les Marseillais qui termineront premiers du second championnat, celui qui se joue à dix-neuf, sans le PSG. Contre toute attente, la formation olympienne a même acquis ce titre honorifique - qui valide surtout une qualification directe pour la Ligue des Champions - deux journées avant la fin du championnat. 

Au mois d’août, si un oracle avait prédit ce résultat, tout le monde aurait bien rigolé à Marseille. Y compris le président, Vincent Labrune, qui visait tranquillement une cinquième place. Ce n’était pas un manque d’ambition, mais plutôt de la lucidité. 

 

Un effectif très court

La transition entre le départ de Didier Deschamps, et l’arrivée d’Elie Baup s’était certes bien passée. Annoncé dès le début juillet, ce passage de relais réussi a finalement été la clef du succès. 

Car en arrivant au club, l’ancien technicien toulousain allait trouver un club en recomposition, avec des joueurs en perte de confiance, et une masse salariale à dégraisser, ce qui impliquait un bon coup de rabot sur l’effectif. 

Bilan de l’opération, les départs à l’été de M’Bia, Azpilicueta, Diarra, Brandao, suivis de Rémy et Kaboré au mercato d’hiver. Compensés seulement par les arrivées d’Abdallah et Mendès en début d’exercice. Barton, prêté en échange de M”Bia, n’a pu jouer qu’à partir de novembre. Et c’est en fait à la trêve hivernale que l’OM a fait le plus gros recrutement, avec les les venues de Romao, Kadir et Sougou

Cet effectif allégé a contraint le coach olympien à s’appuyer fréquemment sur des jeunes de la réserve, dont notamment Abdullah, qui a su saisir sa chance quand l’opportunité se présentait. Mais ces faiblesses apparentes, et un calendrier, alourdi par les joutes de l’Europa Ligue, n’ont pas empêché l’OM de démarrer en boulet de canon. Six victoires lors des six premières journées ont donné le ton de la saison.

 

Le “gagne-petit” efficace

Les Olympiens ne quitteront quasiment jamais le podium dans les mois qui ont suivi. Et à partir de l’hiver, l’OM s’est taillé une solide réputation d’équipe “à l’italienne”. Comprenez une équipe dont le jeu n’est pas toujours très spectaculaire, mais qui à la fin gagne quand même toujours 1-0.

Ce score est devenu la marque de fabrique du Marseille version 2013. Entre la fin décembre et la fin avril, sur les neuf victoires acquises en championnat, l’OM a l’a emporté à sept reprises sur cette marque. Et cette tendance de “gagne-petit” s’est transformée en une recette du succès.

La force défensive qui en résultait (Mandada a gardé sa cage inviolée pendant plus de sept matches consécutifs en mars et avril) a été décisive pour faire des Marseillais les seuls candidats crédibles au titre de dauphin du PSG. 

Les deux derniers matches de l’année, notamment le prochain à St Etienne, qui avait toutes les allures d’un traquenard, ne seront finalement que des formalités. 

 

Europe à l’horizon

La Ligue des Champions, et la manne financière qui en découle, vont permettre au club de Margarita Louis-Dreyfus de se renflouer. Le recrutement devrait être un peu plus relevé que l’an passé, même s’il est peu probable que l’OM puisse jouer les premiers rôles en Europe.

Même si les Marseillais peuvent tout de même se vanter d’être les derniers à avoir battu chez elle l’équipe de Dortmund, finaliste de l’édition 2013, face au Bayern Munich, le 25 mai prochain. 

C’était en phase de poules, il y a presque deux ans. Après tout, peut-être que le très haut niveau n’est pas si loin de l’OM. Il vaudrait mieux... Car l’an prochain, pour rivaliser, ne serait-ce qu’en France, avec les deux poids lourds, PSG, et Monaco, qui sera de retour parmi l’élite, il s’agira de s’accrocher fermement. Et le carnet de chèque de MLD n’est pas aussi extensible que ceux des propriétaires qataris ou russes des deux clubs les plus riches de France. 

A moins que d’ici là, l’héritière de Robert Louis-Dreyfus se décide à vendre le club au plus offrant...