l'ex-parti unique se débat dans une guerre de succession grotesque... (DR)

Algérie : la déconfiture du FLN, ex-parti unique…

Triste spectacle que celui offert depuis maintenant des mois par le parti FLN, ex-parti unique, qui se débat dans une guerre de succession grotesque, une bataille de clans prêts à en découdre par les moyens les plus sordides, dans une atmosphère de règlement de comptes, avec pour seul et unique objectif de s’installer aux commandes de l’appareil.

Durant près d’une trentaine d’années, le FLN parti unique fut un instrument d’oppression de la société civile, de caporalisation de la vie associative et des syndicats, l’œil grand ouvert de la police politique, la machine pondeuse de clientèle, le distributeur de privilèges…

Ebranlé par le soulèvement de 88, l’appareil se releva de ses cendres grâce à des arrangements concoctés dans les coulisses d’un pouvoir de l’ombre. Il s’est offert de belles années d’un règne partagé avec un frère jumeau, le RND, et… les islamistes, tirant scandaleusement le pays en arrière, livrant son économie aux seuls importateurs, engraissant une génération d’affairistes, imposant la loi de l’argent dans le monde politique…

Miné par des luttes intestines, profondément divisé, le FLN, dont le sigle résume la confiscation d’une légitimité historique, mérite-t-il encore sa place dans le paysage politique de notre pays ? La fraction de ses militants honnêtes et sincères, qui se réduit sans doute comme une peau de chagrin, a-t-elle encore des repères politiques, se reconnaît-elle dans un projet de société ?

Un tel débat est d’actualité à quelques mois des élections présidentielles et dans un contexte politique marqué par la convalescence du chef de l’Etat, président d’honneur du FLN. Il n’est d’ailleurs pas sûr que les « décideurs » soient à nouveau disposés à remettre cette formation sur les rails pour continuer à en faire un instrument de pouvoir. Et quand bien même ils le voudraient, la tâche ne serait pas aisée. Le FLN n’est plus qu’une foire d’empoigne, une coquille politiquement vide, un appareil en pleine déconfiture…