Des populations rassemblées par les autorités à Tripoli (photo: DR)

Libye: Kadhafi annonce la victoire proche, tandis que les rebelles se rapprochent de Tripoli

Le colonel Mouammar Kadhafi fait comme si de rien n'était. Tandis que les rebelles se trouvent à une cinquantaine de km de Tripoli, la capitale, fermant l'axe stratégique qui permettait aux officiels de se rendre à Tunis, il continue à prévoir la victoire proche et à défier ses adversaires. "La fin du colonisateur est proche et la fin des rats est proche. Ils [les rebelles] fuient d'une maison à une autre devant les masses qui les chassent", a déclaré M. Kadhafi dans un message diffusé "en direct", selon la télévision libyenne.
"Le colonisateur et ses agents n'ont plus qu'à recourir au mensonge et à la guerre psychologique après que toutes les guerres avec toutes les armes ont échoué", a déclaré M. Kadhafi, démentant les nombreuses rumeurs annonçant son départ imminent sur les réseau sociaux.
L es rebelles auraient en revanche considérablement progressé à l'ouest du pays en direction de Tripoli vers les villes de Zawiyah, Sorman et Gharyan, proches de la capitale. Les insurgés seraient même entrés samedi dans la ville stratégique de Zawiyah, qui se situe à 40 km à l'ouest de Tripoli.
Selon les correspondants de presse présents sur place, les troupes de Kadhafi seraient en difficulté sur les deux autres fronts, dans l'enclave côtière de Misrata (200 km à l'est de Tripoli) et à Brega (Est), mais ils ne céderaient pas pour autant de terrain. Les rebelles continuent à livrer bataille avec le soutien des bombardements aériens de l'Otan.
Les informations communiquées par le gouvernement libyen démentent la progression de l'insurrection, affirmant que les offensives rebelles sont repoussées et que la capacité des forces loyales reste encore forte, en mesure de résister.
"Quelques bandes sont entrées dans certaines zones de Gharyan dans le but de provoquer la terreur […] mais rien ne pousse à l'inquiétude", a indiqué le porte-parole du régime.
Le gouvernement libyen dénonce par ailleurs une "intensification" des raids de l'OTAN sur tout le territoire, affirmant que les bombardements font régulièrement des victimes civiles. L'Otan n'apporte pas de son côté des démentis clairs, évoquant à chaque fois des sites civils utilisés à des fins militaires.