France : le haut-commissaire aux retraites, Jean-Paul Delevoye, jette l’éponge dans un contexte de crise

Il a fini par céder… le haut-commissaire aux retraites, Jean-Paul Delevoye abandonne ses charges suite aux nombreuses révélations sur des mandats non déclarés. Sa démission intervient à la veille d’une nouvelle manifestation nationale, tandis que la polémique bat son plein au sujet d’une probable poursuite de la grève durant les fêtes de Noël.

Nommé en septembre 2017 pour préparer la réforme des retraites, Delevoye estime que la « confiance est fragilisée sous les coups d'attaques violentes et d'amalgames mensongers » et qu'à travers son « procès", on « veut porter atteinte au projet » de réforme des retraites, explique-t-il, cité par à l'AFP.

Cet artisan de la réforme des retraites a reconnu avoir omis de déclarer sa fonction d'administrateur bénévole dans un institut de formation de l'assurance, l'Ifpass, et a rectifié ce weekend sa déclaration d'intérêts en déclarant 13 mandats, dont 11 bénévoles, soit dix de plus que dans la version initiale.

Du coup, les commentaires ironiques se multiplient au sujet de ce cumul sur les réseaux sociaux.

Cette démission intervient au moment où le conteste social est de plus en plus tendu. L'ensemble des syndicats appellent à la grève et à la manifestation mardi 17 décembre,

Au centre des débats qui ne débouchent pas : la fixation d'un "âge d'équilibre", de 64 ans en 2027, âge auquel chacun pourra continuer à partir à la retraite à 62 ans, mais au prix d'un malus sur sa pension. Passé ce cap, on pourra bénéficier d'un bonus.

« Une erreur en matière de justice sociale… »

« Le gouvernement fait une profonde erreur en terme de justice sociale et aussi une profonde erreur politique s'il persiste », estime à ce sujet Laurent Berger, patron du syndicat réformiste CFDT. Celle-ci ne revendique pas cependant le retrait du projet de retraite à l’image des autres syndicats, CGT, FO, CFE-CGC, Solidaires, FSU et des organisations de jeunesse.

La grève se poursuit dans les transports publics. Les très fréquentés RER A (1 sur 2) et B (1 sur 3) connaissent de fortes perturbations. Huit lignes de métro sont totalement fermées et six autres très perturbées. Seules les lignes automatisées (1, 14, Orlyval) circulent normalement. A la SNCF, où 61% des conducteurs sont en grève, un tiers des TGV, un quart des Transiliens et 4 TER sur 10 en moyenne circulent.

Des blocages ont été mis en place par des routiers tôt dans la matinée à Lille, Vannes, Toulouse, Lyon, Nancy ou Miramas pour réclamer de meilleures conditions de travail et de salaires, rapporte l’AFP.

Plusieurs universités ont par ailleurs décidé d'annuler ou de reporter les examens de fin d'année.