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Manifestations en Algérie: de la Mosquée à la rue, le spectre d'un retour aux années noires

Des milliers de manifestants ont défilé vendredi 16 janvier à Alger, à la fin de la prière du vendredi. La manifestation qui était supposée dénoncer les dessins de Charlie Hebdo représentant le prophète Mohamed, s’est très vite transformée en mouvement de revendication d’un Etat islamique, ravivant le triste souvenir des marches du Front islamique du salut (FIS).

La foule s’est ébranlée de la mosquée El Mouaminine de Belouizdad (ex-Belcourt). D’autres "fidèles" se sont joints à la marche, en direction de la place du 1er mai. Les manifestants brandissaient des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « nous sommes tous Mohamed », «Nous sacrifions nos vies pour Mohamed » ou encore « Il n y a de dieu que Dieu et Mohamed son prophète ». Ils ont scandé des slogans à la gloire du prophète et des frères Kouachi qualifiés de « martyres », rapporte le journal El Watan.

Une agence d'Air Algérie saccagée

Les slogans en faveur de l’instauration d’un Etat islamique ont vite pris le dessus. Les Algérois stupéfaits ont à nouveau entendu scander le tristement célèbre « Alayha nahya ou alyha namout wa fi sabiliha noudjahid (pour elle nous vivons, pour elle nous mourrons et pour elle nous combattrons) ».

Des heurts ont eu lieu avec la police à partir de 14h15, lorsque les manifestants ont tenté de rejoindre l’Assemblée nationale. Du mobilier urbain a été saccagé, ainsi qu'une importante agence d’Air Algérie au centre d’Alger, selon les premières informations.