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La police de Kadhafi réprime sauvagement les manifestants : plus d'une dizaine de morts

La « journée de la colère » a donné lieu à de violents affrontements jeudi entre manifestants et forces de l’ordre à Benghazi, deuxième plus grande ville de Libye, faisant plus d'une dizaine de morts, selon des sources médicales locales, citées par de nombreuses agences de presse.

Des manifestations violentes ont également eu lieu à Zenten (145 km au sud-ouest de Tripoli) où plusieurs personnes ont été arrêtées et des postes de police et un bâtiment public incendiés.

Pour tenter de neutraliser la fronde contre son régime dictatorial grassement nourri par la rente pétrolière, Kadhafi combine répression sauvage et manifestations improvisées en sa faveur. Il est d’ailleurs brièvement apparu jeudi soir sur la "place verte" pour se mêler à la population.

De même qu’en Tunisie, les réseaux sociaux sur internet sont mis à profit pour mobiliser les anti-régime. L’opposition est d’ailleurs très présente sur le web. Elle compte des nationalistes, des royalistes, des islamistes et des libéraux.

Kadhafi qui flirte avec les islamistes, dont un centaine de prisonniers vient d'être libérée, a les capacités de maîtriser la situation et de la retourner en sa faveur, notamment avec le soutien de son fils Saif Al-Islam. Plutôt populaire auprès des jeunes et bien vu par les pays occidentaux, ce dernier serait favorable à un processus démocratique.

Reste que l’issue des soulèvements en Tunisie et en Égypte crée une situation nouvelle, qui donne à la population et notamment à la jeunesse la volonté et l’audace de faire sauter la chape de plomb imposée par Muammar Kadhafi depuis une quarantaine d'années.