Des fillettes âgées d’à peine huit ans employées à des tâches domestiques épuisantes sans limite d’horaires... (DR)

Maroc : l’exploitation honteuse du travail des fillettes esclaves des temps modernes

L’ONG Human Rights Watch interpelle les autorités marocaines au sujet de l’exploitation du travail des fillettes comme domestiques dans les foyers aisées des grandes villes y compris chez les intellectuels. Un véritable fléau.

Les pratiques s’apparentent à de l'esclavage, soumettant des fillettes âgées d’à peine huit ans à des tâches domestiques épuisantes sans limite d’horaires avec une contrainte de disponibilité permanente.

Elles seraient ainsi des dizaines de milliers à vivre ce calvaire quotidien, avec le consentement des parents, pour des raisons financières évidentes, selon l’ONG.

Le rapport de HRW, publié jeudi 15 novembre après une enquête sur le terrain, évoque le triste sort de ces "petites bonnes", "âgées de huit ans à peine", qui "endurent des sévices physiques et travaillent comme domestiques de longues heures par jour pour des salaires extrêmement bas".

"La majorité des filles interrogées ont indiqué avoir été maltraitées à la fois physiquement et verbalement par leurs employeurs", a déclaré à la presse Jo Becker, directrice au sein de la division Droits des enfants à HRW, lors de la présentation du rapport.

Victimes de viol...

"Nous appelons le gouvernement marocain à mettre fin à ce problème en favorisant notamment la scolarisation des jeunes filles", a-t-elle insisté, citée par l’AFP.

Dans une interview accordée au site Afrik.com, la présidente de l’Association marocaine des droits humains (AMDH), Khadija Ryadi confirme que « certaines sont même victimes de viol de la part de leurs employeurs ».

« Ces dernières années, il y a eu trois cas de décès. Même les intellectuels s’adonnent à ces pratiques. Une fois, un juge a commis des actes de violences sur une petite fille qu’il employait. L’affaire avait d’ailleurs été très médiatisée au Maroc », rapporte-t-elle.

La loi interdit le travail d’enfant de moins de 15 ans, mais nul ne la respecte. « Il faut savoir qu’au Maroc, des réseaux se sont constitués et proposent même des cartes de visites aux parents, leur promettant de trouver du travail en ville pour leurs petites filles (…) c’est que ces réseaux sont légalisés. Nous demandons donc à ce qu’ils soient interdits. Nous réclamons que les autorités interdisent toute organisation qui encouragerait le travail des petites filles », explique Khadija Ryadi.

Pour lire l’interview : http://www.afrik.com/l-exploitation-des-petites-filles-domestiques-au-m…