Les passerelles jetées par nombre de ses candidats en direction du Front National imposent un débat d’idées

La droite Française en crise... identitaire

La vague rose a bien eu lieu… les socialistes français et apparentés raflent la mise avec 314 sièges, et la gauche en générale transforme l’essai, totalisant 341 sièges sur 577. La dynamique présidentielle est confirmée, François Hollande a désormais le champ libre pour mettre en œuvre les réformes promises.

Faits marquant du scrutin : Marine Le Pen, présidente du Front National, est battue de justesse, à Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais) devancée de quelques voix par son adversaire socialiste. L’extrême droite fait tout de même son entrée au Parlement avec deux députés : le très médiatique avocat Gilbert Collard sur la 2ème circonscription du Gard et la petite fille de Jean-Marie Le Pen, Marion Maréchal-Le Pen, dans la 3ème circonscription du Vaucluse.

Très observée également, la socialiste Ségolène Royal a été battue par un dissident socialiste qui a bénéficié d'un sérieux coup de pouce des électeurs de droite, à l’appel de l’UMP (Union pour un Mouvement Populaire). La présidente de la Région Poitou-Charentes ne pourra plus briguer le perchoir. Elle va probablement viser la direction du PS.

Autre personnalité qui aura fait l’actualité de la campagne, le centriste François Bayrou, candidat malheureux aux présidentielles. Le président du MoDem a été battu dans la 2ème circonscription des Pyrénées Atlantiques par la socialiste Nathalie Chabanne. Il est désormais privé de mandat national.

A Marseille enfin, autre résultat très attendu, Marie-Arlette Carlotti, ministre déléguée aux personnes handicapées, a battu le candidat UMP Renaud Muselier dans la 5e circonscription des Bouches-du-Rhône. Ce dernier voit ainsi s’écrouler son espoir de succéder à Jean-Claude Gaudin, maire de Marseille. Et la ministre conserve son poste.

Premier enseignement de ces législatives: l’heure est venue pour l’UMP, sérieusement secouée par cette défaite, d’une incontournable introspection aux conclusions sûrement décisives. Les passerelles jetées par nombre de ses candidats en direction du Front National lui imposent un débat d’idées. La recomposition de la droite sous pression de son extrême marquera à n’en point douter l’évolution du paysage politique.

Privée de l’appoint habituel du centre qui a clairement préféré la gauche, marquée à la culotte par le Front National, la droite Française bascule dans l’opposition et… dans une crise identitaire.