Législatives en Tunisie. Les islamistes enregistrent un net recul dans un Parlement morcelé

Les électeurs tunisiens ont encore une fois boudé les urnes. Les islamistes profitent de la faible participation et arrivent en tête. Les autres formations traditionnelles sont laminées.

Les islamistes tunisiens tombent de haut au lendemain des législatives du 6 octobre… Leur parti Ennahda perd quelque 28 sièges. Sauvés par la fidélité de leurs électeurs dans une faible participation électorale (41,3%), ils n’en tirent pas moins cependant les marrons du feu en conservant la première place.

Selon les chiffres disponibles à l’heure où nous écrivons, Ennahdha obtient tout de même le plus grand nombre de sièges, 40 sur 217 (17,5% des suffrages). La formation Cœur de la Tunisie de Nabil Karoui- candidat à la présidentiel et toujours en détention- patron de la chaîne Nessma TV, arrive en seconde position avec 33 à 35. 

Tahya Tounes, du Premier ministre Youssef Chahed décroche 17 sièges à égalité avec la coalition Al-Karama. Dirigée par un avocat islamiste, celle-ci annonce d’ores et déjà sa disponibilité à faire alliance avec Ennahda. Nous ne sommes « ni de droite, ni de gauche », juste disposés à « tendre la main à ces gens qui veulent avancer et construire une Tunisie meilleure », proclame dimanche soir devant la presse locale son porte-parole Seifeddine Makhlouf. Un discours populiste qui booste les islamistes, mais qui reste insuffisant pour une majorité à 108 voix permettant la formation d’un  gouvernement.

L'urgence sociale...

Le Parti destourien libre et le Courant démocrate obtiendraient quant à eux 14 sièges chacun.  Le reste se réparti entre une kyrielle de parti et de listes indépendantes.

« Partie en rangs dispersés, la gauche perd pour sa part la quinzaine de sièges qu’elle avait. Les présidentielles ont par ailleurs « vampirisé » les législatives. Désaffection, méfiance, envie de sanctionner sans trop de convictions… la tendance est restée la même », commente Nadia Chaabane, militante du parti El Massar (gauche).

L’urgence demeure dans tous les cas d’ordre social dans un contexte économique sous pression du FMI.