L'élu communiste a pris sa plume pour critiquer la zizanie socialiste qui sévit à Montpellier, à un an des municipales. (DR)

Montpellier 2014 : Michel Passet (PCF) dénonce les opérations « main basse sur la ville » au PS

Exclusif. Dans un courrier adressé aux élus de la majorité à la Ville de Montpellier, l'élu communiste Michel Passet  s'insurge, à un an des municipales, face à la multiplication des candidatures socialistes qu'il qualifie d'opérations « main basse sur la ville ».

« Depuis plusieurs mois, la vie municipale dans notre collectivité vit au rythme des annonces concernant l'éventuelle tête de liste socialiste aux prochaines élections de 2014 ». C'est ainsi que commence la missive expédiée le 14 mars dernier par Michel Passet (PCF), à l'ensemble des conseillers municipaux de la majorité à Montpellier.

« On peut y voir un intérêt légitime en rapport avec cette élection, qui après les présidentielles, est l'élection majeure pour nos concitoyens, un intérêt que mérite la ville, capitale régionale et les enjeux qu'elle représente », poursuit le président du groupe communiste, en estimant « naturel que plusieurs membres d'un même parti revendique être celle ou celui le mieux à même d'être en capacité de première responsabilité ».

Un "feuilleton"

« Mais depuis plusieurs mois dans notre ville, ce n'est pas de cela dont il s'agit », tranche Michel Passet, pour qui « les épisodes et prises de position ressemblent à un feuilleton dans la catégorie inclassable qui pourrait s’appeler ''Main basse sur la ville'' ».

De son avis, cette situation où trois candidatures socialistes (Jean-Pierre Moure, Philippe Saurel et André Vézinhet) se sont d'ores et déjà exprimées en plus de celle du maire PS sortant Hélène Mandroux , se caractérise par « un mépris et un dévoiement du suffrage universel ».

« Aux dernières élections municipales, les Montpelliérains ont élu une liste, avec une tête de liste et un programme, écrit l'élu communiste. Une liste diverse politiquement, mais unie aux épreuves de l'expérience pour accomplir au mieux le mandat que les électrices et électeurs nous ont confié. Aux prochaines élections, ils auront à se prononcer pour une liste avec une tête de liste et je le rappelle : ce sont les conseillers municipaux qui élisent le Maire et non les citoyens. »

Une "bataille d'égo"

« Or, tous les candidats déclarés ou prétendant compter pour l'élection du Maire dans le type ''chef suprême'' témoignent d'un profond mépris pour une future équipe et pour celles et ceux qui durant 5 ans, après avoir été désignés par le suffrage universel, siègent au Conseil municipal », estime le président du groupe communiste de la Ville de Montpellier.

« De grâce, arrêtez de considérer que les problèmes du Parti Socialiste constituent le nombril du monde montpelliérain », lance ensuite Michel Passet dans son courrier, en soulignant que « personne ne conteste la légitimité du PS de revendiquer au plus haut niveau à gauche, la tête de la ville » et que « cette situation, au lieu de créer une bataille d'égo insupportable, devrait favoriser une réflexion commune sur les enjeux et perspectives ».

Des "citoyens responsables"

« En 2014, l'élection municipale se déroulera dans un contexte de crise difficile pour la gauche », « elle se déroulera dans un contexte de crise difficile pour la vie de nos concitoyens », ajoute l'élu PCF, avant de conclure sa missive sur ces deux questions à l'adresse des conseillers municipaux et, in fine, de toute la gauche montpelliéraine :

« Après avoir fait tant d'efforts pour chasser la droite des pouvoirs nationaux, allons nous dans l'Hérault, là où elle est déjà forte - regardons autour de nous - lui faire cadeau de la capitale régionale ? Parce que nous sommes toutes et tous des militants responsables, je vous interpelle : le moment n'est-il pas venu d'agir en citoyens responsables ? »