Les autorités algériennes pouvaient-elles raisonnablement se payer le luxe d'une "négociation", prendre le temps d'une "concertation" internationale ? (DR)

L'assaut sur la raffinerie algérienne d'In Aménas : No pasaran !

Disons-le d'emblée et sans détour: la frappe des forces spéciales algériennes sur le site gazier d'In Amenas occupé par les terroristes islamistes, qui se poursuit à l'heure où ces lignes sont écrites, est une opération pleinement justifiée, une riposte légitime à un acte de guerre, une réponse à la hauteur de l'agression. Pour ce que que l'on sait au stade actuel, des dizaines de victimes, transformées pour certaines en bombes humaines, auraient péri au cours de l'assaut. Un coût humain à la mesure de la barbarie des ravisseurs. Des centaines d'autres employés pris au piège ont eu la vie sauve, libérés par les forces armées.

Fait marquant de cette tragédie, la grogne des chancelleries dont les ressortissants sont pour l'heure portés "disparus" par les autorités algériennes. Ces réactions n'ont pas d'autre résultat que d'encourager le délire revendicatif des ravisseurs. Les autorités algériennes pouvaient-elles raisonnablement se payer le luxe d'une "négociation", prendre le temps d'une "concertation" internationale, donnant ainsi des signes de faiblesse au commando de fous de Dieu sanguinaires ?

Des réactions pour le moins indécentes à l'égard d'un pays qui a lutté seul durant une décennie pour endiguer la peste verte, a payé un lourd tribut au terrorisme, chiffré à des centaines de milliers de morts, et qui paye encore aujourd'hui le prix d'une régression culturelle, politique et sociale ravageuse. Les pays occidentaux, Etats-Unis en tête, ont beau jeu de protester contre les circonstances de l'opération. Il aura fallu l'horreur du 11 septembre 2001 pour qu'ils prennent la juste mesure du terrorisme islamiste.

Les hordes de Mokhtar Belmokhtar et leurs alliés en embuscade au cœur même de la société algérienne n'ont pas fini de menacer. L'ampleur de l'opération contre le site gazier d'In Amenas préparée à l'évidence de longue date avec un réseau de complicités confirme que la déstabilisation de ce pays est au centre de la stratégique des islamistes.

Les preneurs d'otages à In Amenas avaient un double objectif: médiatiser leurs actes et frapper l'Algérie au cœur. Le premier a été largement atteint comme en témoigne la multiplication des commentaires fustigeant par ailleurs le "silence" des autorités algériennes, leur attribuant un sentiment "d'humiliation". Le second, et c'est dans tous les cas le plus important, reste encore hors de portée. No pasaran !