La mobilisation des grecs ne faiblit pas (Photo archive DR)

Grève générale en Grèce contre l'enchaînement des plans de rigueur

Les Grecs à bout de souffle se mobilisent massivement contre un nouveau plan de rigueur imposé par l'Union Européenne en échange d'un "plan de sauvetage" de l'économie. Les deux grands syndicats, Adedy pour les fonctionnaires et CGSEE pour les salariés du privé, ont appelé à une grève générale de 48h.

Le pays tourne à guichets fermés depuis ce mercredi 19 octobre. Les services publics de transport, d'éducation, de santé et autre ne fonctionnent pas, de nombreuses entreprises privées également. Les Grecs étaient en revanche nombreux dans la rue mercredi à la mi-journée, plus de 120.000, selon la police, dont 52 000 autour du parlement à Athènes où ont eu lieu des affrontements entre des groupes de jeunes et les forces de police.

Tandis que la rue exprime sa colère, le parlement se presse de débattre d'un nouveau plan de rigueur pour convaincre les dirigeants de l'UE et de la zone euro dont la réunion au sommet est prévue dimanche 23 octobre.

Le nouveau train de mesures prévoit notamment le gel des conventions collectives, une hausse de la pression fiscale sur les particuliers, la mise au chômage technique de quelque 30.000 salariés du secteur public.

Plutôt que déployer un vaste plan de solidarité pour aider la Grèce à relancer la croissance et sortir la tête de l'eau, l'Europe libérale applique obstinément la politique du "marche ou crève", imposant au peuple de ce pays un véritable supplice en échange d'un coup de pouce supposé le sauver du surendettement. L'UE a en fait pour seul souci de satisfaire les exigences des marchés occupés à spéculer sur les dettes à mesure que les redoutables agences de notation font monter la pression. Ce faisant, l'Europe libérale se tire une balle dans le pied, vu les risques d'implosion de la Grèce et de déstabilisation durable de toute la zone euro.