Le Printemps Berbère trouve pleinement son sens dans une seule et unique revendication : la Démocratie (DR)

Démocratie

Moment fort de la vie politique algérienne des trente dernières années, tournant historique, le printemps Berbère a laissé un sentiment d’amertume et d’espoir mêlés…

L’amertume au souvenir de la parole interdite de l’écrivain Mouloud Mammeri, de l’incarcération de militants, d’artistes, d’intellectuels, de la violence policière, de la traque des étudiants, de la torture, du délire répressif d’un pouvoir convaincu d’étouffer dans l’œuf un mouvement qui brisait le tabou identitaire, secouait l’ordre établi, ouvrait une brèche dans la chape de plomb de la pensée unique... Mais une légitimité venait de s’exprimer au grand jour, qui puisait sa force dans l’Histoire. Le totalitarisme était ébranlé.

L’espoir, devant les conquêtes qui n’ont cessé de fleurir dans la dynamique du Printemps Berbère, la consécration de Tamazight langue nationale, la création du Haut Commissariat à l’Amazighité, l’usage de la langue dans les médias audio-visuels, son enseignement, la libre production littéraire et artistique, la recherche linguistique… Contre vents et marrées, malgré les divisions inévitables sur le terrain politique et les luttes de leadership, la revendication a tenu bon.

L’espoir surtout, devant le chemin parcouru depuis lors en direction du pluralisme, dans l’affirmation et la défense des libertés individuelles et collectives, dans la résistance à l’intégrisme islamiste, tant il est vrai qu’il y a, partout, dans l’impulsion de chacune de ces avancées, le souffle encourageant du Printemps Berbère.

Disons-le tout net : le mouvement ne saurait se résumer à une expression identitaire, linguistique ou régionale. Ce fut un détonateur aux origines de la contestation populaire qui a brisé le premier mur de la peur. Ce printemps-là est aujourd’hui indissociable de l’aspiration de tous les Algériens à vivre dans une société riche de sa diversité culturelle et linguistique, de leur désir de tolérance, de liberté et de justice sociale. Le Printemps Berbère trouve pleinement son sens dans une seule et unique revendication : la Démocratie.

In Quotidien La Cité