La « Botox Party » est une séance collective de soins esthétiques dans une ambiance festive (DR)

Maroc: un français surnommé "Mickey" organise une Botox Party à Marrakech

Organisée le 2 juin dernier l'évènement continue à alimenter la chronique, tant il sort de l'ordinaire dans le contexte local et suscite également l'inquiétude du milieu médical.

"Marrakech a abrité un évènement on ne peut plus particulier: une "Botox Party". La soirée était présentée comme la première du genre en Afrique",rapporte la presse locale, indiquant qu'un site en avait même fait la publicité.

La « Botox Party » est une soirée durant laquelle des personnes peuvent recevoir des soins médicaux esthétiques, dans une ambiance festive. Le concept est né aux Etats-Unis avant de s’exporter en Europe.

400 participants...

La soirée de Marrakech a réuni quelques 400 participants. Elle s’est déroulée en présence d’un médecin, d’un anesthésiste et d’une infirmière, dans un somptueux hôtel de la ville.

L’organisateur de cet évènement est un Français résidant à Marrakech, Michael Bizet surnommé "Mickey". Il a pour but, dit-il, de « faire des soirées qui choquent dans une certaine limite au Maroc ».

« Je voulais accentuer la curiosité des gens et le Botox était le sujet idéal pour ça », affirme-t-il dans une interview. Les images de cette soirée circulent sur Facebook, mais aucune d’elles ne présentent des séances d’injection.

Président de la Société marocaine de chirurgie esthétique, Kamal Iraqui Houssaini, a vivement réagi, invoquant la loi n°10-94 relative à l’exercice de la médecine stipulant que le médecin ne peut exercer que dans un lieu dédié.

M. Houssaini estime que l’hôtel « n’est pas un lieu destiné à des actes médicaux et ne dispose pas d’équipements dédiés », sachant que «ces injections peuvent être sujet à de graves problèmes ou d’énormes malaises».

Mickey remet ça en septembre à Casablanca...

«Dès que nous avons eu connaissance de cette soirée, nous avons saisi le Collège syndical national des médecins spécialistes privés, qui a, à son tour, alerté le Conseil national des médecins (CNOM) et le ministère de la Santé», explique-t-il dans une interview accordée à la presse locale.

Mickey reconnait avoir été contacté par l’Ordre national des médecins « 24 heures avant l’évènement », qui lui aurait dit que cette pratique était "interdite".

«Nous sommes donc allés voir le doyen qui nous a conseillé de faire venir le médecin pour donner des conseils sur les injections ‘Botox’ », a-t-il expliqué.

A l'évidence Mickey a trouvé les voies et moyens pour passer outre les avis des professionnels de santé. Il prévoit à présent une «Botox Party 2» à Casablanca cette fois, en septembre prochain.