« Je suis innocente. On me fait payer juste parce que j'ai exprimé mon opinion au nom de la liberté d'expression »... (DR)

Turquie : la romancière Asli Erdogan, poursuivie pour « propagande terroriste », désormais libre de voyager

Un tribunal turc a levé, jeudi 22 juin, l'interdiction de se rendre à l'étranger imposée à la romancière Asli Erdogan, poursuivie pour « propagande terroriste », rapporte l’AFP.

« Je suis innocente. On me fait payer juste parce que j'ai exprimé mon opinion au nom de la liberté d'expression », a-t-elle déclaré à la presse, à la sortie de l’audience.

Interdite de sortie du territoire, Asli Erdogan n’avait pu recevoir plusieurs prix littéraires qui lui avaient été décernés à l'étranger.

« L'interdiction de voyager a été levée, mais il appartient désormais au ministère de l'Intérieur de trancher sur cette question », a rappelé son avocat Me Erdal Dogan, expliquant que les passeports des personnes jugées pour activités « terroristes » avaient confisqués ou annulés par les autorités sous le régime de l'état d'urgence en vigueur depuis le putsch manqué du 15 juillet.

Asli Erdogan a été détenue pendant 132 jours. Elle compte parmi les nombreuses personnalités, écrivains, universitaires, journalistes, victimes d’une répression aveugle qui s’est intensifiée après la réforme Constitutionnelle d’avril dernier attribuant au président Erdogan les pleins pouvoirs.

Il lui est reproché d’avoir collaboré au journal prokurde Ozgür Gündem, fermé par décret-loi en octobre, car accusé de "propagande terroriste". La linguiste Necmiye Alpay, 70 ans, qui avait été arrêtée pour les mêmes raisons, a vu également son interdiction de voyager levée.

Toute deux sont encore en liberté provisoire, elles encourent toujours, avec sept autres personnes, la détention à perpétuité. Leur procès a été ajourné au 31 octobre.