Manifestation de soutien au candidat des Frères musulmans, Mohamed Morsi. (Xinhua)

L’Egypte au tournant des présidentielles, 50 millions d’électeurs appelés aux urnes

Un peu plus d’une année après la révolution née sur la place Tahrir et la chute de Hosni Moubarak, les égyptiens sont appelés aux urnes pour choisir entre une douzaine de candidats à la présidentielle. Un scrutin historique.

Les principaux prétendants sont le candidat des Frères musulmans Mohammed Morsi, l'islamiste indépendant Abdel Moneim Aboul Foutouh, le dernier premier ministre de M. Moubarak Ahmad Chafiq, l'ex-ministre des affaires étrangères et ancien patron de la Ligue arabe Amr Moussa et le nationaliste arabe Hamdeen Sabbahi. Un second tour est prévu les 16 et 17 juin faute d'une majorité absolue en faveur de l'un des candidats à l'issue du premier.

Arrangement entre les Frères et l'armée

Le Conseil suprême des forces armées (CSFA) dirigé par le maréchal Mohamed Hussein Tantaoui, qui fut pendant vingt ans le ministre de la Défense d'Hosni Moubarak, a appelé les égyptiens à se rendre en masse aux urnes.

Les candidats proposent des programmes différents, mais la jeunesse qui a porté la révolution est plutôt sceptique : elle craint que le futur président, qu’il soit islamiste, laïc, de gauche ou libéral, ne soit qu’une simple « marionnette » au service des militaires.

Le parlement élu cet hiver est dominé par les islamistes, qui comptent bien triompher aux présidentielles et trouver un arrangement avec l’armée. Celle-ci ne s’effacera vraiment de la scène politique que si elle obtient des garanties pour la préservation de son gigantesque patrimoine et la conduite de ses affaires.