Tensions entre les autorités marocaines et espagnoles concernant respect du protocole sanitaire dans les aéroports

Le Maroc dénonce l’absence de "respect des protocoles sanitaires" de la part de l'Espagne

Le ministère de la santé marocain a décidé d’organiser des vols de rapatriement depuis le Portugal plutôt que l'Espagne, en raison de « l’absence de respect des protocoles sanitaires » de la part des autorités espagnoles. 
Le ministère marocain n’a pas ménagé les autorités espagnoles qu’il accuse de ne pas offrir des « garanties tangibles concernant le respect des mesures en conformité avec les recommandations et règles internationalement reconnues ». Poursuivant « Les autorités espagnoles compétentes sont loin d’assurer une action rigoureuse de contrôle de l’état de santé des passagers lors des embarquements aux aéroports », et estimant que cette situation représente « un danger pour la santé des citoyens marocains ».

Vives protestations des autorités espagnoles 

En réaction au communiqué marocain, le chef de la diplomatie espagnole a rapidement dénoncé la décision de Rabat, et a ordonné la convocation du chargé d'affaires de l'ambassade du Maroc à Madrid, Farid Aoulouhaj, auprès duquel une contestation a été exprimée.
"Le communiqué public n'est pas acceptable du point de vue de l'Espagne, car il ne correspond à aucune réalité", a réagi José Manuel Albares, lors d'une conférence de presse mardi à Madrid. "L'Espagne remplit tous les critères internationaux en matière de lutte contre la Covid-19, le gouvernement y travaille sans relâche", a-t-il ajouté. Le ministre a précisé qu’il n’avait pas été averti du communiqué diffusé par les autorités marocaines avant sa publication et a assuré que l’Espagne travaille « avec toute sa bonne volonté » à entretenir « les meilleures relations avec le Maroc ».
À signaler que plusieurs centaines de Marocains se sont retrouvés bloqués en Europe après que les autorités aient prolongé au moins jusqu’au 31 décembre la suspension des vols à destination et en provenance du Maroc en raison de la propagation du variant Omicron.

Des tensions récurrentes entre les deux capitales

En mai dernier, une crise majeure avait envenimé les relations entre Rabat et Madrid après l’hospitalisation en Espagne, à la suite d'une infection au Covid-19, du président de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), Brahim Ghali.  Rappelons aussi que le débarquement de 8000 migrants marocains, en mai dernier, sur l’enclave espagnole de Ceuta, sans que les autorités marocaines aient pris des mesures efficaces pour faire face cette situation, avait déjà provoqué une vive tension entre Madrid et Rabat.