Exclusif : Pradeille conteste les conditions de déroulement du scrutin dans l'Hérault auprès du Bureau national du Parti Socialiste.

PS 34 : Laurent Pradeille conteste l'élection de Hussein Bourgi comme premier secrétaire de la fédération

Dans un communiqué de presse que nous vous publions ici in extenso, en attendant de plus amples développements, Laurent Pradeille battu hier soir par Hussein Bourgi au second tour de l'élection du premier secrétaire de la Fédération socialiste de l'Hérault annonce qu'il va contester les conditions de déroulement du scrutin auprès du bureau national du PS. Et il explique pourquoi.

Médiaterranée Languedoc-Roussillon vous annoncait hier soir que Hussein Bourgi remportait largement l'élection avec une première tendance lourde à 56% des voix. Un écart de voix important qui s'était encore aggravé, à l'issue du dépouillement des voix, pour monter à 62% des votes comptabilisés, selon les résultats définitifs diffusés sur Facebook par Mickaël Delafosse, élu de Montpellier au soutien de Hussein Bourgi dans cette campagne.

Voici le communiqué de Laurent Pradeille en attendant les réactions qui ne manqueront pas de venir de toutes parts dans un contexte politique national marqué par l'incroyable spectacle offert cette dernière semaine par l'UMP avec François Fillon et Jean-François Copé qui se disputent toujours le pouvoir dans leur parti.. Une chose est sûre : les deux grands partis de gouvernement manifestent très fortement, ces temps-ci, une certaine incapacité à l'exercice d'une démocratie interne exemple de tous reproches. C'est un séisme politique qui ne laissera pas les citoyens indemnes...

Laurent Pradeille : « Une contestation sera déposée au Bureau national du PS »

« Jeudi 22 novembre, beaucoup trop de militants ont été empêchés de voter pour l’élection du premier fédéral de l’Hérault. Nous avons relevé plus de 800 radiations dans les fichiers. Les listes électorales ont été confisquées et modifiées par la tutelle qui s’est méthodiquement montrée hostile envers ma candidature.

Au regard des retours d’analyse des bureaux de vote, les irrégularités et les décisions arbitraires de la commission électorale portent sur 500 voix.

Nous n’avons donc pas signé les procès verbaux, et nous n’avons pas validé les résultats.

Une contestation écrite précisera les griefs et sera déposée au bureau national du Parti Socialiste.

Cependant, je prends acte de la coalition hétéroclite rassemblée hier soir autour de la candidature d’Hussein Bourgi à hauteur de 57% des suffrages exprimés. Elle gouvernera les instances de décision de la fédération, tant qu’elle n’aura pas éclaté.

Voilà, aujourd’hui, l’esprit de responsabilité qui m’anime, je ne tiens pas à ce que le Parti Socialiste et la fédération de l’Hérault donnent le lamentable et désolant spectacle de l’UMP ces jours-ci.

J’ai rassemblé pour ma part un bloc homogène qui recueille 43% des suffrages exprimés. Plus personne ne peut nier cette force militante en marche. Nous devons être représentés à notre juste hauteur dans les instances de la fédération, selon le respect de nos règles, et des engagements de campagne d’Hussein Bourgi, d’Olivier Dedieu et d’Abdi El Kandoussi.

C’est la condition du rassemblement des socialistes. »

Mise à jour du 23 novembre 2011 à 17h45 : Patrick Vignal, le député socialiste de la 9ème circonscritption de l'Hérault, vient d'adresser une lettre aux quatre candidats de l'élection à la fonction de premier secrétaire du PS 34. Dans cette missive, que nous vous livrons ici in extenso, il enjoint ces « quadras » à construire ensemble la « nouvelle ère » qui s'ouvre.

La lettre de Patrick Vignal aux candidats à l’élection de premier secrétaire du PS 34 :

Chers Hussein, Laurent, Olivier et Abdi

En ce lendemain de vote, je tiens à m’adresser à vous pour vous dire la fierté
qui est la mienne d’avoir assisté à un débat démocratique digne de ce nom et
à une élection qui ne souffre pas de contestation.

A l’heure où l’UMP sombre un peu plus chaque jour dans le ridicule et les
batailles autant personnelles que d’appareil, je ne peux que me féliciter de
l’image que nous avons été capables, que vous avez été capables de
renvoyer : celle d’un parti qui sait débattre sans se battre.

Avouons que pour nous, singulièrement dans cette fédération de l’Hérault
tellement pointée du doigt, cela n’avait rien d’évident. Nous y sommes
pourtant parvenus, et si je ne suis pas naïf au point de penser que « toute
rancune a été jetée à la rivière », je veux croire qu’une page a bel et bien été
tournée dans notre département.

C’est pourquoi je tiens bien sûr à te féliciter, Hussein pour ta victoire. Mais il
me semble juste d’y associer Laurent, Olivier et Abdi qui ont aussi su emporter
celle de la dignité retrouvée de notre fédération.

Je ne dis pas que tout a été parfait. Des efforts importants restent à fournir sur
le chemin de la transparence. Des pratiques d’un autre âge ont encore pu être
constatées, déplorées ici ou là… Néanmoins, l’organisation générale de ces
élections a été grandement améliorée, j’ai pu le constater de visu. Les
systèmes de contrôle mis en place ont fonctionné, gages d’une confiance
retrouvée.

La rénovation de notre parti est en marche. Ce qui s’est passé les 15 et 22
novembre doit permettre de franchir de nouvelles étapes en ce sens. La
nouvelle génération que vous incarnez, en tant que quadras, a l’avenir devant
elle. Le temps de l’aigreur, du tripatouillage, du non-respect des adhérents est
définitivement révolu. J’avais eu l’occasion, lors d’un courrier adressé à
Harlem Désir le 26 octobre dernier, d’insister sur la place évidemment
essentielle que doivent conserver les militants.

Votre responsabilité est grande aujourd’hui. Il vous faut, il nous faut inventer
une autre façon de faire de la politique. Je compte sur votre fraîcheur, sur
votre enthousiasme pour garder votre libre-arbitre, loin de toute
instrumentalisation.

Chers Hussein, Laurent, Olivier et Abdi, c’est parce que je connais votre
engagement militant que, j’en suis convaincu, une nouvelle ère a débuté dans
notre département. L’ère d’un parti où le débat d’idées l’emporte sur les
querelles d’ego. L’ère d’une formation politique réellement démocratique, où
les militants ne sont plus manipulés mais réhabilités. L’ère d’un grand
mouvement qui peut regarder l’avenir avec sérénité.

Amitiés socialistes,

Patrick Vignal
Député de la 9ème circonscription de l’Hérault