Philippe Pétel, doyen de la faculté de droit de Montpellier, a ouvert les portes au violent groupuscule, selon le témoignage d'une étudiante.

Vidéos : violences extrêmes à la fac de droit de Montpellier, tout ce que l’on sait

Incroyables scènes de violences ce jeudi soir, sur les coups de minuit, à la faculté de droit de Montpellier. Médiaterranée a mené l’enquête.

Alors que les étudiants occupaient l’établissement en mode grève, ce jeudi 22 mars de mobilisation interprofessionnelle, plusieurs hommes cagoulés et armés de bâtons de bois et même d’un tazer, dixit un étudiant, ont évacué les lieux en causant plusieurs blessés, à l’aube du cinquantenaire de Mai 68…

A la fac de droit, le téléphone sonne dans le vide, ce matin. Impossible pour l’instant d’avoir des réponses officielles de l’institution sur ce qu’il s’est passé. Côté étudiants, les smartphones ont tourné, les vidéos ont été relayées sur les réseaux sociaux, accompagnées de leurs témoignages écrits, à l’instar de celui de Léna, étudiante non syndiquée "au mauvais endroit au mauvais moment", comme le lui a dit un agent de la BAC :   

"Tout ce que je raconte, je l'ai vu.
La fac de droit de Montpellier (…) était occupée par les étudiants.
On était encore une cinquantaine dedans.
Des hommes, une dizaine, en noir, masqué, avec des bâtons, des bouts de palettes sont entrés. Ils n'ont pas parlé. Ils ont sorti tout le monde, en les frappant, en les matraquant au sol, en les traînant par terre. En les fracassant au sol, bordel de merde. C'est moi qui ai filmé."

« Ils ont poussé tout le monde dehors, en les frappant. Le Doyen de la Fac de Droit était présent. Je l'ai vu ouvrir la porte à ces hommes. J'ai vu les portes de la fac se refermer, avec ces hommes à l'intérieur. J'ai vu le directeur d'une institution publique s'enfermer avec un groupuscule extra violent. J'ai vu une amie au sol, en sang, avec le portail qui se referme sur ses jambes. En arrière-plan, j'ai vu l'administration qui était présente sur les lieux applaudir. Applaudir face au sang d'étudiants en lutte pour leurs droits. J'ai vu ces hommes qui voulaient casser des "gauchos", j'ai senti leurs coups sur mon corps. Trois étudiants sont partis avec les pompiers. La police n'est pas rentrée dans la fac, elle n'en avait pas le droit sans l'accord du doyen. La police n'a pas arrêté ces hommes. Ils sont sortis par la sortie de secours, et les policiers les entouraient, comme une escorte de ministre. Le doyen n'a pas autorisé la police à rentrer dans la faculté, pour arrêter les hommes qui ont envoyé 3 étudiants à l'hôpital. Le doyen de la fac de droit, je l'affirme parce que je l'ai vu, a montré à ces hommes, dont il n'avait pas peur, les "cibles". Des étudiants, des jeunes comme vous.
C'est ce que j'ai vu. »

« Ce n'est plus une question de lutte sociale, ça va au-delà de l'antifascisme. Je vous demande de ne pas laisser ces personnes, ce doyen, ce groupuscule ultra violent agir en toute impunité. Je vous demande de relayer ce témoignage, je vous demande de demander des comptes à nos côtes.
Parce que sur le sol de la fac de droit est tâché du sang de jeunes qui voulaient juste continuer leurs études, et qui s'engageaient en ce sens. Parce que la police n'a rien fait. Parce que j'ai peur, si c'est ça l'éducation nationale, si c'est ça, la police qui est censé nous protéger, si c'est ça, mon pays. »

Le doyen de la faculté de droit qui a ouvert les portes au violent groupuscule, selon ce témoignage, s’appelle Philippe Pétel. Un "réactionnaire", selon un quadragénaire ancien étudiant de la faculté de droit contacté par Médiaterranée, qui s’interroge sur l’identité du groupuscule ainsi déployé toutes portes ouvertes. "Identitaires ?" Non, selon lui. "Gud ou Uni", plus certainement, a priori. A moins que ce ne soit autre chose, à voir.

En effet, ce qu’a vu un autre étudiant, ce sont deux professeurs de la faculté de droit accompagner à visages découverts l’estocade des hommes cagoulés d’un certain grand âge au vu de leurs ridules apparentes auprès des yeux sous les cagoules et de leur corpulence. Normal ? Nous ne donnerons par pour l’instant leurs noms dans les colonnes de Médiaterranée, l’enquête, comme les investigations étant en cours.

 L'affaire suit son cours

Ce qu’a vu encore un autre étudiant, ce sont ces personnes violemment encagoulées exfiltrées par la BAC, via une sortie de secours. "Circulez, il n’y a rien à voir ?" Ça rigole dans la foulée au nez des étudiants… Normal ? L’enquête suivra son cours sur tout ce qu’il s’est passé dans cette fac de droit traditionnellement non habituée aux mouvements de grève et encore moins à ce type de violences…

De son côté, la Ligue des Droits de l'Homme de l'Hérault a demandé dans un communiqué adressé au doyen de la faculté de droit de Montpellier d'expliquer "l'intervention d'hommes encagoulés et armés, aux côtés des vigiles de la faculté pour expulser dans la violence une assemblée générale d'étudiants."

La LDH a également demandé au procureur de la République l'ouverture d'une enquête "concernant la mise en place d'une milice privée, intervenant de façon coordonnée, avec armes et violences afin d'effectuer une expulsion illicite".

Pendant ce temps, les étudiants parlent et crient leur sentiment d’injustice :