Le jeune Narpe raconte ce qui lui est arrivé, à huis-clos, dans l'enceinte de La Mosson. (DR)

Montpellier : Greffe du tympan en perspective, pour le supporter Narpe

Entretien exclusif avec Narpe, ce jeune supporter ultra de Camarga Unitat, qui explique avoir été victime de graves violences de la part d'un haut responsable de la sécurité du MHSC, suite à son intrusion sur la pelouse de La Mosson, samedi soir.

Le diagnostic est tombé : Narpe qui fêtera ses 19 ans en juillet prochain, a de très grandes chances de devoir subir une greffe du tympan, suite aux violences subies après son entrée sur la pelouse de la Mosson, samedi, à l'issue du dernier match joué par le MHSC à domicile face au LOSC. C'est ce que lui a indiqué ce jeudi un ORL (Oto-rhino-laryngologiste), juste avant que le médecin légiste rencontré à 16h, dans le cadre du dépôt de sa plainte, n'infirme pas ce diagnostic.

Déjà sous le coup d'une interdiction de stade (IDS) de 6 mois avant son jugement à venir le 19 juin, concernant son entrée illégale sur le terrain, ce jeune supporter des Camarga Unitat a réservé ses premières déclarations à la presse à Médiaterranée Languedoc-Roussillon. Narpe nous raconte ce qui lui est arrivé, à huis-clos, dans l'enceinte du stade montpelliérain. Entretien...

Suite à vos différents rendez-vous médicaux, qu'en est-il de l'état de votre tympan ?

« J'ai une large perforation de la moitié du tympan gauche. Pour mon ORL, il y a très peu de chances que mon tympan se répare tout seul, mais il y a quand même encore un petit espoir vu mon jeune âge. Je dois prendre un traitement pendant 3 semaines. Au bout de cette période, mon ORL saura s'il faut prendre la décision de m'opérer ou pas. Si c'est le cas, il faudra que j'attende la fin de l'été que le tissu soit vraiment prêt pour cette greffe du tympan.

Pourquoi êtes-vous entré sur la pelouse samedi soir ?

Avec quelques amis, on s'était dit qu'on allait rentrer sur la pelouse pour le dernier match joué à domicile cette saison. Les autres ont été interceptés, il n'y a que moi qui a réussi à passer la barrière. Sur la pelouse, j'ai vu que j'étais seul et je voyais tous les vigiles me courir derrière, donc je savais que ça n'allait pas durer très longtemps pour moi aussi... Ils m'ont attrapé et m'ont fait entrer dans le couloir de l'angle du stade. Tout cela s'est très bien passé, comme on peut le voir sur la vidéo... Dans le couloir, ils m'ont fait asseoir dans un coin en me disant d'attendre. J'ai vu toutes les personnes présentes sur la pelouse sortir du terrain et passer devant moi.

Et ensuite ?

Ensuite, ils m'ont fait asseoir dans une salle où il y avait un ordinateur. Je me suis dit qu'ils allaient me poser des questions, jusqu'au moment où un gars costaud qui m'avait escorté jusque là, est entré dans la salle et a fermé la porte avant de me dire ça : ''tu sais même pas ce que je vais te faire, pourquoi t'as couru ? Tu cours, mais moi je ne cours pas, c'est toi qui cours à moi !''. Ensuite, il m'a dit : ''Tu me pardonnes, hein ? Excuse-moi...'' Et il m'a mis une première baffe avec la paume de la main. Puis, une deuxième qui était tellement forte que j'ai valdingué contre le mur. C'est là, je pense, sur le coup de sa paume, que mon oreille a pété, parce que je n'entendais plus rien après ce choc. Je lui ai dit ''arrête de me taper, je n'entends plus rien''. Et là, il m'en a mis une dernière pour la route... Ensuite, son collègue a ouvert la porte et lui a dit que la police arrivait. Là, ils m'ont amené au commissariat et tout c'est passé plus normalement.

Après votre dépôt de plainte, comment envisagez-vous la suite ?

Nous irons jusqu'au bout, parce que ce n'est pas normal de subir un traitement comme ça ! Je suis entré sur la pelouse, ce n'est pas toléré, d'accord, mais je ne pensais pas que ça allait prendre une telle ampleur, que ça irait jusque là ! Ce que j'ai vécu dans cette salle du stade, ça ne doit jamais arriver, à personne ! Nous en parlerons dans les prochains jours avec notre avocat et nous cherchons dès à présent des témoignages et des vidéos supplémentaires à ceux que nous avons déjà recueillis. Ils peuvent être envoyés à cette adresse mail : pena1970@hotmail.fr. Nous avons également demandé par courrier au club de mettre à notre disposition les images de vidéosurveillance du stade qui permettront de montrer que je n'ai eu pour ma part, aucun geste de violence. Pour l'instant, nous n'avons reçu aucune réponse à ce courrier ».