Le doute s’installe quant à la capacité de l’Espagne à faire face à ses dettes (Xinhua)

Espagne: rien ne va plus, le pays lourdement endetté est au bord du gouffre

Les taux des emprunts espagnols à dix ans dépassent désormais le seuil de 7%, jugé inquiétant par les observateurs, car proche du taux fatidique de 8% qui a déclenché l’appel au secours de la « troïka » (FMI, BCE, CE) de la part de la l’Irlande, de la Grèce et du Portugal.

Le doute s’installe quant à la capacité de l’Espagne à faire face à ses dettes, malgré le plan européen de 100 milliards d’euros de soutien aux banques. La prime de risque exigée pour prêter au pays est six fois plus élevée que celle de l'Allemagne.

L'annonce d'un nouveau plan de rigueur censé faire économiser à l'Etat 65 milliards d'euros en deux ans ne rassure pas non plus. Les investisseurs le perçoivent comme une pression supplémentaire sur une économie au bord du gouffre.

Selon le ministère de l'économie espagnol, en 2013, les intérêts de la dette augmenteront de 9,114 milliards d'euros par rapport aux 28,876 milliards acquittés en 2012. L'équivalent de 3,6 % du produit intérieur brut (PIB).

« Ou nous nous sauvons tous, ou nous ne sauverons pas l'Europe… »

Les regards des hommes politiques espagnols se tournent désormais vers l’Europe, estimant qu’il est du devoir de le BCE d’intervenir pour faire baisser la tension sur le marché des dettes souveraines espagnoles. Un appel somme toute légitime à la solidarité.

« La BCE ne peut pas rester immobile (...) impassible face à cette situation », s'est ému, lundi, Carlos Floriano, numéro trois du parti populaire (PP) auquel appartient aussi le chef du gouvernement, Mariano Rajoy, rapporte Le Monde.

« Que nous nous financions à 7 % alors que d'autres se financent à 0 % est une situation intenable », a-t-il poursuivi.

« L'Europe, c'est nous tous. Ou nous nous sauvons tous, ou nous ne sauverons pas l'Europe », affirme aussi le socialiste, Alfredo Perez Rubalcaba, cité par Le Monde.