Un coup dur pour l’emploi dans la région. Quelque 2800 emplois, directs et indirects se trouvent ainsi menacés en cas de faillite (DR)

Maroc : l’affaire Comarit-Comanav Ferry, un véritable coup de tonnerre

Les graves mises en cause de hauts responsables de la compagnie maritime publique Comarit-Comanav ouvrent un large débat qui fait l'actualité dans la vie économique du royaume.

Le groupe qui connait une situation difficile depuis le début de l’année a fini par sombrer suite à une succession d’évènements, dont la saisie de bateaux dans des ports européens.

Erreurs de management et de stratégie, endettement, mauvaise gestion des conflits sociaux… la déconfiture est impressionnante.

Une mise en faillite du groupe, dont les 5 bateaux sont toujours immobilisés au Port de Sète et celui d’Algesiras (Espagne), est envisagée. Son endettement auprès des banques marocaines est à hauteur de 2 milliards de DH.

Un coup dur pour l’emploi dans la région de Tanger. Quelque 2800 emplois, directs et indirects se trouvent ainsi menacés en cas de faillite.

De très lourdes charges contre les responsables…

L’affaire s’est soldée par l’arrestation, le 15 juin dernier à Casablanca de l’ex-patron de la Comanav, Taoufiq Ibrahimi, et l’ex-directeur des Pêches maritimes au ministère de tutelle, Mohamed Rami, qui était chargé de mission à la présidence de la Comanav, Abderrahim Mendour, actuel directeur des ressources humaines pour l’ensemble des filiales du groupe CMA-CGM au Maroc et ex-DRH et directeur d’armement à la Comanav, rapporte l’agence Xinhua.

A cette liste s’ajoutent deux secrétaires généraux du syndicat des dockers et des marins, affiliés au syndicat de l’Union marocaine du travail (UMT), selon la même source.

Et les charges retenues contre les personnes concernées sont particulièrement lourdes. Tous sont poursuivis pour « constitution d’une bande criminelle, préparation pour l’atteinte à la sécurité intérieure de l’Etat, divulgation de secret professionnel, incitation et participation au sabotage d’établissements publics (ports et bateaux) et entrave à la liberté du travail », selon un communiqué de la cour d’appel de Salé (ville jumelle de Rabat).

Par ailleurs, selon des sources judiciaires, le principal accusé, Taoufik Ibrahimi, et ses anciens collaborateurs pourraient faire des révélations et impliquer des personnalités marocaines et étrangères. Un coup de tonnerre…