le pouvoir Algérien semble décidé à reprendre le contrôle des mosquées en y injectant ce que le ministre du culte appelle  «  le référent  religieux national  »

Algérie : La bataille des mosquées

Le mois de Ramadhan marque un surcroit de fréquentations des mosquées. Les  fidèles  prennent littéralement d’assaut les lieux de culte aussitôt après la rupture du jeun pour accomplir les prières surérogatoires  « tarawih ».
Les quelques 18 000 mosquées recensées dans le pays sont officiellement encadrées par des imams habilités par l’Etat, rémunérés et souvent formés par lui.  
 
Il reste que quelques centaines de ces mosquées sont encadrées par des «  bénévoles  » d’obédience salafiste qui prêchent un islam  rigoriste et  radical inspiré de la doctrine wahhabite ; ils se sont insinués en particulier à la faveur de la déferlante islamiste des années 1990 et continuent d’influer et d’embrigader des milliers de jeunes. Il s’en trouve parmi eux d’ anciens activistes dont la liberté d’action et de mouvement a été en partie avantagée par la politique de concorde civile et de réconciliation  engagée par Bouteflika .Un serpent que le régime aura réchauffé dans sa main .
 
Dans la seule ville d’Alger et de l’avis même du ministre Algérien du des Affaires Religieuses, ces prédicateurs extrémistes contrôlent Prés de 55 mosquées.
 
C’est dans ces mosquées  qu’officient les deux variantes du courant salafiste : celui dit «  scientifique  » qui s’inscrit essentiellement dans la prédication  pour le retour à u islam des origines et l’autre , activiste , qui s’implique dans l’ action politique en prônant l’ avènement d’ un Etat  islamique dans la continuité des objectifs stratégiques de l’ ex : Fis ou , de façon plus ou moins proclamé , de ceux d’ El Qaeda , entre autres .
 

L'Etat  voudrait  recouvrer le contrôle de tous les lieux de culte 

Autant pour se protéger des menées subversives que pour soustraire la masse des pratiquants à l’influence de ces imams «  auto- proclamés  », le pouvoir Algérien semble décidé à reprendre le contrôle des mosquées en y injectant ce que le ministre du culte appelle  «  le référent  religieux national  »,  instrument de déradicalisation , pratique de l Islam puisée , selon ses propos ,  dans la tradition «  de l’Andalousie musulmane et «  de l’expérience du Maghreb Arabe  » .
 

Nouveaux instruments institutionnels

On annonce la mise en œuvre d’instruments institutionnels d’accompagnement de ce plan de «  remise en ordre  » : une académie de la fatwa, sensée protéger la religion dans l’enceinte des mosquées, et  un observatoire pour contrer «  les dérives sectaires et l’extrémisme religieux  » à vocation de sécuriser la vie intellectuelle et la vie religieuse en dehors de la mosquée. Dans la foulée, on annonce que les autorisations d’officier délivrées aux imams bénévoles ne seront pas renouvelées ; ils seraient remplacés par des prédicateurs déjà formés par l’Etat et déjà recrutés par le ministère des Affaires religieuses.
 

Tropisme : Les mosquées ne sont pas les seuls lieux  d'expressions rétrogrades

Quelles prégnances  pourraient avoir de telles mesures sur le climat général d’intolérance qui marque dangereusement  le quotidien de l’Algérie  à défaut d’agir sur le faisceau de pratiques et de comportement qui proviennent des institutions mêmes de l Etat ? Le sénat qui cède aux pressions rétrogrades en bloquant la loi réprimant les violences faites aux femmes,  la complaisance affichée à l’ endroit de «  redresseurs  » lâchés sur la voie publique et attentant à la vie privée , la répression par les services de sécurité des dé – jeuneurs, en violation de la Loi ….. ?