Le cap des 10% de chômeurs pourrait être franchi l’an prochain (Les Echos)

La France du chômage et des restos du cœur…

Il avait fêté son élection en faisant bombance au Fouquet’s avant de s’offrir une virée sur le yacht de l'un de ses amis milliardaire, le voila à présent en train de briguer un deuxième mandat dans un contexte fortement marqué par la poussée du chômage et la pauvreté. Nicolas Sarkozy est rattrapé par la triste réalité qu’ont aggravé ses gouvernements successifs.

La France compte désormais 2 844 800 demandeurs d'emploi, soit le plus mauvais résultat depuis douze ans, selon les derniers chiffres. Le cap des 10% de chômeurs sera vraisemblablement franchi l’an prochain.

Confronté à cette situation à quelques mois des élections, le gouvernement Fillon s’empresse de bricoler à la hâte des «mesures d’urgence» pour au moins limiter les dégâts, non sans ressasser le thème des effets imparables de la crise internationale.

Chômage partiel, flexibilité du travail et des modes de rémunération… des pistes sont ouvertes dans la précipitation, mais encore faut-il convaincre le patronat de jouer le jeu et les syndicats d’engager un dialogue dans un contexte de campagne électorale, avec le risque d’être instrumentalisés.

L’exercice sera dans tous les cas périlleux pour le candidat Sarkozy qui aura en plus à justifier devant les Français le caractère pour le moins tardif de ces dispositifs.

La droite n’a certes pas le monopole de l’échec des politiques publiques de l’emploi. L’accélération de la hausse du chômage n’en reste pas moins la conséquence directe de ses mesures, de la diminution drastique des aides, notamment pour l’emploi des jeunes, de l’asphyxie du secteur associatif, de la réduction massive des effectifs dans les secteurs de l’enseignement, de la santé, de la fonction publique...

Trop occupé à démanteler le modèle social français et à faire la part belle aux couches aisées et au patronat, Nicolas Sarkozy qui promettait de ramener le taux de chômage à 5% a finalement été piégé par sa propre politique dans un contexte de crise que ses économistes n’ont curieusement pas vu venir.

Entre le chômage en flèche et l’affluence croissante aux portes des Restos du cœur qui peinent à venir en aide aux démunis, la pente à remonter est désormais très rude pour le candidat Sarkozy. Un triste bilan.