La mort : un commerce bien juteux en Égypte

On est tous d’accord que le titre est sordide. Mais, ceci est bien une triste réalité. La mort est - généralement - un sujet qu’on évite. Rares sont les personnes qui pensent à préparer leur funérailles en attendant le jour-j. Pourtant, c’est une étape inévitable. Et, si on veut des funérailles dignes de ce nom… il ne faut pas avoir peur d’y mettre le prix. En Égypte, c’est un commerce qui rapporte beaucoup surtout quand ce sont des individus aisés qui quittent la vie. 

Au Caire, les cimetières sont situés en périphérie de la ville. Celui qui longe une partie de la grande avenue Salah Salem est remarquable. Il ressemble à l’un des nombreux bidonvilles de la capitale égyptienne tellement qu’il y a des tombes familiales sous forme de maison. 

Dans ce pays de 93 millions d'habitants, être enterré auprès des siens peut rassurer les esprits les plus fragiles. Et, cela fait aussi partie de leur culture. C’est une pratique très courante… et ô combien onéreuse. Bien évidement les tarifs varient en fonction du cimetière, si celui-ci est public ou privé. 

Sortez votre calculette !

Selon le pure player Cairo scene, une tombe familiale mesurant entre 25 et 40 m2 peut coûter jusqu’à 100.000 livres égyptiennes LE (soit à peu près 5.000 €). Le prix du cercueil, lui, varie entre 3.500 (175 € ) et 35.000 LE  (1750 €). Ce n’est pas fini. 

Ensuite, il faut acheter le linceul pour les musulmans ou le costume pour ceux de confession chrétienne. Le lavage du corps, quant à lui, est facturé à 100 livres soit 5 € (c’est la charge la moins coûteuse dans le processus). Puis, il y a le transport du corps. Son prix varie en fonction de la destination et du parcours. Mais si, il est question de voyager alors il faut envisager de sortir le chéquier car cela peut coûter plusieurs milliers de livres égyptiennes. 

Il y a également des charges « annexes » comme celui de la publication d’une annonce de décès dans un journal national ou local. À titre d’exemple, une ligne de cinq mots peut être tarifée à 200 LE. Et, si vous voulez être un peu plus précis et plus long il faut envisager de payer 2.000 livres soit 100 € voire 40.000 livres (2.000 €). Si vous avez beaucoup d’argent, et vous voulez prendre une page entière soyez prêt à débourser 12.500€. 

Les sommes sont exorbitantes surtout quand le salaire n’est pas élevé. Comparés à l’euro, les prix peuvent paraître dérisoires mais pour un citoyen égyptien, cela coûte très cher. Selon les chiffres officiels, 28 % des Égyptiens vivent sous le seuil de pauvreté. Ce dernier est établi à 500 LE par mois soit l’équivalent de 25 euros.

En Égypte où le taux de pauvreté est assez élevé, les bienfaisants et les donateurs sont nombreux. Quand une personne n’a pas les moyens, le coût des funérailles est quasi-nul. En général, leur corps est enterré dans une tombe publique.