La presse d’opposition, bête noire du régime, est particulièrement visée... (DR)

La chasse aux sorcières se poursuit en Turquie

La purge sévit toujours dans la société civile. Des milliers de fonctionnaires sont révoqués. Un quotidien d’opposition est à nouveau attaqué.

Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, poursuit sa guerre interne contre une partie de la société soupçonnée d’appartenir ou d’avoir des liens avec son ennemi juré, Fethullah Gülen, imam fort influent à la tête d’une communauté et accusé d’être l’instigateur de la tentative de coup d’État de juillet dernier.

La vaste purge entreprise dans différents milieux n’épargne pas la fonction publique. Plus de 10 000 fonctionnaires viennent d’être révoqués, en application d’un décret pris dans le cadre de l’état d’urgence cinq jours après la tentative du putsch.

Les chiffres connus sont impressionnants. Trente-deux fonctionnaires du Parlement, 183 de la Cour de cassation, 249 de la Direction turque des affaires religieuses (Diyanet), 2 534 du ministère de la Justice, 102 des Affaires étrangères, 2 219 de l’Éducation nationale, 2 774 de la Santé et 101 des Forces armées ont été notamment révoqués.

La presse d’opposition, bête noire du régime, est particulièrement visée. La police a arrêté, lundi 31 octobre, le rédacteur en chef du quotidien «Cumhuriyet», Murat Sabuncu. Treize mandats d’arrêt ont été lancés à l’encontre de journalistes et responsables de la publication.

Selon le procureur d’Istanbul, ils entretiendraient des liens avec le mouvement de Fethullah Gülen et avec le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK, interdit en Turquie).

Erdogan a par ailleurs affirmé, samedi 29 octobre, son intention de rétablir la peine de mort. «Notre gouvernement soumettra cela au Parlement. Et je suis convaincu que le Parlement l’approuvera et, quand cela arrivera devant moi, je le ratifierai», a martelé le chef de l’État turc.