Energie : la Turquie sous pression des relations dégradées avec la Russie

Les relations sont plutôt tendues entre Ankara et Moscou. La récente autorisation de passage accordée aux navires de guerre américains par le détroit reliant la Méditerranée à la mer Noire pour acheminer de l’aide à la Géorgie, a jeté un froid.

Actuellement, 60% du gaz naturel de la Turquie et environ une moitié de sa consommation pétrolière sont fournis par la Russie. Dès lors, la crainte est grande de voir Ankara, non pas fermer complètement les robinets, mais fournir moins de gaz naturel que prévu. Dans ce cas, la Turquie ferait face à une grave crise énergétique.

Selon le journal Today’s Zaman, s’agissant du pétrole la Turquie peut trouver des alternatives en matière d’approvisionnement, alors qu' une solution similaire pour le gaz n'est pas envisageable.

La Turquie a signé deux accords avec la Russie concernant le gaz naturel. Le premier a été signé en 1986 pour une période de 25 ans.

Le premier qui expirera en 2011, fournit la Turquie  hauteur de 6 milliards de mètres cubes de gaz naturel par an.

Le deuxième accord est le Blue Stream, également pour 25 ans. Avec ce dernier, la Turquie achète 16 milliards de mètres cubes de gaz naturel par an directement.

L'année dernière la Turkish Pipeline Corporation (BOTAS) a acheté 36,4 milliards de mètres cubes de gaz naturel à la Russie. 23,1 milliards de mètres cubes résultaient des contrats.

Outre le gaz naturel, les importations pétrolières en provenance de Russie sont en train d'augmenter rapidement. Pendant la période donnée, 9,3 des 23,4 millions de tonnes de pétrole importées par la Turquie ont été achetées à la Russie.

L'augmentation du commerce du gaz naturel et du pétrole a rapidement modifié la balance commerciale entre les deux pays, au désavantage de la Turquie.

En 2007 le montant total des exportations turques en Russie s'élevait à 4,7 milliards de dollars tandis que celui des importations atteignait 23,5 milliards de dollars