Entre attentats et procès à portée politique, La Turquie déchirée

Fin de semaine sanglante en Turquie. Deux bombes ont explosées dimanche soir à Istambul, qui ont fait 16 morts et 154 blessés, selon le dernier bilan. Le carnage a eu lieu dans une rue commerçante, très passante. Il survient dans un climat politique extrêmement tendu.

Les engins explosifs étaient dissimulés dans des poubelles, selon des témoins, cités par les agences de presse. Les bombes étaient réglées de façon à exploser avec 10 à 12 minutes d’intervalle. La seconde a été forcément plus meurtrière, déchirant un rassemblement de personnes affolées.
Les scènes de panique dans une ambiance chaotique ont été défilées en boucle sur les chaînes de télévision.

Les regards se tournent vers le PKK, Parti des travailleurs du Kurdistan. D’autant que ce dernier venait de subir des bombardements dans le nord, l’aviation Turque ciblant une douzaine de ses positions.
La thèse d’une vengeance sur les populations civiles a donc aussitôt été adoptée par la presse.

Le contexte politique fortement tendu vient cependant compliquer les choses. Un réseau nationaliste étrangement constitué de personnalités laïques et d’individus à l’honnêteté pour le moins douteuse s’apprête à passer devant un tribunal d’Istanbul. Ces personnes sont soupçonnées de fomenter des troubles et de tirer toutes les ficelles pour déstabiliser le gouvernement porté au pourvoir par les islamistes.

Et pour ne rien simplifier, le sort politique de leur parti (AKP, islamistes) est désormais accroché aux délibérations de la Cour constitutionnelle. Celle-ci pourrait prononcer son interdiction pour la menace qu’il fait peser sur la laïcité.