La justice turque vise Erdogan sur ses activités « anti-laïques »

On ne badine pas avec la laïcité en Turquie.
La Cour constitutionnelle de Turquie a déclaré que le Premier ministre, Tayyip Erdogan, et d'autres membres influents du parti AKP avaient été impliqués dans des activités anti-laïques.

La plus haute instance judiciaire du pays nomme également le ministre de l'Education, Huseyin Celik, dans les attendus de son arrêt rendu en juillet dernier par lequel elle avait décidé de ne pas interdire l'AKP mais de lui infliger une amende pour entrave aux principes laïcs de la Turquie.

"Il doit être accepté que ce parti est devenu un foyer d'activités anti-laïques du fait de ses initiatives visant à changer certains articles de la constitution turque", déclare la cour dans ses attendus.

La Cour constitutionnelle se réfère à l'amendement levant l'interdit frappant le port du voile islamique dans les universités - décision qu'elle avait invalidée au mois de juin.

La publication de ces attendus, étonnamment durs contre Erdogan, qui reste le responsable politique le plus populaire du pays, devrait raviver les tensions en Turquie.

Depuis son arrivée au pouvoir, en 2002, l'AKP, dont les racines plongent dans l'islam politique, est engagé dans un bras de fer avec les piliers de la laïcité turque, dont l'armée et la magistrature.

Pour le camp laïque, le parti d'Erdogan tente de réintroduire la religion dans la sphère publique au mépris de la constitution du pays.