Le torchon brûle entre Israël et la Turquie

L'état-major turc a vivement réagit suite à une déclaration d’un général israélien qui a critiqué l'occupation du nord de Chypre par la Turquie et l'attitude d'Ankara envers la minorité kurde.

Cité par le quotidien Haaretz, le général Mizrahi, commandant de l'armée de terre israélienne, a déclaré que la Turquie était de son point de vue plutôt mal placée pour critiquer l'occupation par Israël des territoires palestiniens alors qu'elle a déployé des troupes dans le nord de Chypre.

Il a également accusé la Turquie de réprimer sa minorité kurde et d'avoir massacré des Arméniens pendant la Première Guerre mondiale.

Réaction immédiate de l'état-major général turc qui a  jugé ces propos totalement inacceptables, "au point qu'ils pourraient porter atteinte aux intérêts nationaux entre les deux pays" .

Le ministère turc des Affaires étrangères a d’ailleurs convoqué l'ambassadeur d'Israël, Gabby Levy, pour protester officiellement et demander des explications aux autorités israéliennes.

Les relations entre les deux pays se sont tendues depuis l’offensive sur Gaza qui a fait plus d’un millier de morts palestiniens.  Cette tension a été à l’origine d’un incident au dernier Forum économique mondial de Davos, le Premier ministre turc Tayyip Erdogan accusant le président israélien Shimon Peres de "savoir parfaitement comment tuer".

Erdogan a déclaré vendredi à l’agence  Reuters qu'il était attristé par les résultats des législatives israéliennes, marquées par une montée des partis de droite, mais il a dit ne pas envisager de suspendre l'accord de coopération militaire entre les deux pays, qui autorise notamment des chasseurs israéliens à s'entraîner dans l'espace aérien turc.