Turquie et Arménie jouent des prolongations amicales sur le terrain de la diplomatie

Le match historique autour du ballon rond a semble-t-il porté ses fruits. La voie de la réconciliation est ouverte entre les deux pays si l’on en croît les toutes dernières déclarations des chefs de la diplomatie de part et d’autre. Le ministre arménien des Affaires étrangères, Edvard Nalbandyan, et son homologue turc, Ali Babacan, se sont déclarés déterminés à normaliser les relations bilatérales pendant leur rencontre de deux heures samedi à Yerevan, a rapporté Itar-Tass.
 
L’Arménie ne poserait pas de conditions préalables à cette normalisation, selon Nalbandyan. Fort appréciée, la visite du président turc, Abdullah Gül, qui a rencontré son homologue arménien, Serge Sarkisian, à Yerevan, a visiblement donné le coup d’envoi d’un processus dans cette direction.

Cette décision du président turc Abdullah Gül de se rendre en Arménie pour assister à un match de football a été saluée jeudi comme une visite "historique" par les médias turcs tandis que l'opposition parlementaire l'a critiquée avec force.

Bien que la Turquie ait reconnu l'Etat arménien juste après son indépendance, les deux pays n'entretiennent pas de relations diplomatiques officielles.

L'Arménie a affirmé que plus de 1,5 million d'Arméniens sont morts dans les « massacres » perpétrés pendant la période ottomane entre 1915 et 1923, mais la Turquie rejette cette accusation, déclarant que 300 000 Arméniens ainsi que de nombreux Turcs sont morts dans la guerre civile déclenchée lorsque les Arméniens ont pris les armes pour l'indépendance dans l'est de l'Anatolie.