DR _ : "Le Mucem nous invite, dans une constante réciprocité des regards, à tisser une mémoire commune entre France et Algérie..."

MuCEM: "Made in Algeria", explorer une "mémoire commune"

Du jeudi 10 au dimanche 13 mars

Jeudi 10 mars RENCONTRE SCIENTIFIQUE / SEMINAIRE-
9h30
à l’ I2MP fort Saint-Jean - Entrée libre sur inscription
Travailler sur les images, travailler en images, travailler avec les images – Rapport aux sources et rapport au terrain .
Ce séminaire propose d’appréhender le rapport à l’image et aux images dans les pratiques de recherche et de terrain des sciences sociales. Le propos sera centré sur les mondes arabe et musulman où se sont, ces dernières années, déployées de nouvelles pratiques et de nouveaux modes de diffusion des images.
Le séminaire a lieu une fois par mois au Mucem à Marseille. L’entrée se fait par le fort Saint-Jean (36 quai du port).
Attention l’entrée se faisant en dehors des heures d’ouverture au public, il faut impérativement passer par cette entrée et préciser que vous vous rendez à un séminaire à l’I2MP (Institut Méditerranéen des Métiers du Patrimoine).

Jeudi 10 mars RENCONTRE-DEBAT/ Le grand livre des passages 
19h
entrée libre à l’auditorium Germaine Tillion
En complément et en prolongement de l’exposition Made in Algeria, le temps fort  «Algérie, entre la carte et le territoire », le Mucem nous invite, dans une constante réciprocité des regards, à tisser une mémoire commune entre France et Algérie. Le grand écrivain algérien Mohammed Dib (1920-2003) laisse une œuvre immense et protéiforme, du roman à la poésie en passant par le journalisme, le théâtre, et la littérature pour enfants. Regard sans concession sur la situation coloniale dans ses premiers romans réalistes (dont la Grande Maison, paru dès 1952), Mohamed Dib ancre sa fameuse trilogie dans sa ville natale de Tlemcen et sa région pour brosser le tableau d’une société qui se révolte contre l’injustice et l’oppression. Avec Qui se souvient de la mer, en 1962, année de l’Indépendance de l’Algérie, l’écrivain modifie son approche de l’écriture, devenue plus onirique et plus secrète. Lors de cette soirée, le poète et anthropologue Habib Tengour nous invite à mieux comprendre la cohérence d’une œuvre sans cesse renouvelée

Vendredi 11 mars RENCONTRE-DEBAT / Algérie, entre la carte et le territoire : La carte et la guerre
19h - Auditorium Germaine Tillion - Entrée libre
Avec : Hélène Blais (historienne), Sid-Ahmed Souiah (géographe)
Modération : Saïd Belguidoum (sociologue)
Depuis le célèbre essai d’Yves Lacoste La géographie, ça sert d’abord à faire la guerre, qui avait fait scandale en son temps (1976), les historiens se sont penchés sur la production cartographique pour analyser cette formalisation de l’espace qui est loin d’être désintéressée. Lors de cette rencontre, l’historienne Hélène Blais montrera l’utilisation de la cartographie dans le contexte de l’Algérie coloniale; et le géographe Sid-Ahmed Souiah évoquera les différentes lectures du territoire par la pratique de la cartographie. Rencontre précédée du court film Un aller simple, de l’artiste algérien Ammar Bouras : une incursion elliptique dans le territoire algérien des années 1990.

Samedi 12 mars : RENCONTRE-DEBAT/Algérie, entre la carte et le territoire : La carte et le territoire colonial
16h30 - Auditorium Germaine Tillion - Entrée libre
Avec : Florence Deprest (historienne) et Marc Côte (géographe)
Modération : Saïd Belguidoum (sociologue)
Dans sa volonté de lire les relations entre l’Occident et l’Orient, l’intellectuel Edward Saïd avait parlé de l’impérialisme comme d’ « un acte de violence géographique ». Le savoir géographique est en effet mobilisé dans les modalités de domination coloniale : c’est ce que nous observerons avec l’historienne Florence Deprest, auteure de Géographes en Algérie, 1880-1950 (Belin, 2009), puis avec le géographe Marc Côte, qui interviendra pour montrer l’impact de l’histoire sur le territoire.
Rencontre précédée par la projection d’un court film d’Ammar Bouras. Sous le titre très cartographique de 24°3’55‘’N-5°3’23’’E, l’artiste propose une évocation de l’impact spatial des essais nucléaires français dans le Sahara algérien.

Samedi 12 mars: RENCONTRE-DEBAT: Algérie, entre la carte et le territoire : Alger, les villes, le territoire
18h30 - Auditorium Germaine Tillion - Entrée libre
Avec : Nadir Boumaza et Bouziane Semmoud (géographes)
Modération : Saïd Belguidoum (sociologue)
Partant du « cas » Alger, la capitale, cette rencontre étend son propos à l’analyse de l’armature urbaine du pays, héritée en grande partie de la période coloniale, et en perpétuelle reconstruction depuis l’Indépendance. Les géographes Nadir Boumaza et Bouziane Semmoud qui ont consacré l’essentiel de leurs travaux au fait urbain en Algérie et au Maghreb, apporteront leur éclairage.
Une légère restauration sera proposée entre la fin de la rencontre-débat et la projection.

Samedi 12 mars: DOCUMENTAIRE : Contre-pouvoirs, de Malek Bensmaïl (Algérie/France, 2015, 1h37)
20h30
- Auditorium Germaine Tillion –
A l’heure où le président algérien Bouteflika s’apprête à briguer un quatrième mandat, le réalisateur Malek Bensmaïl pose sa caméra au sein de la rédaction du quotidien El Watan, nécessaire contre-pouvoir à une démocratie vacillante. A travers la rencontre avec celles et ceux qui font le journal, leurs doutes, leurs contradictions et leur souci de faire, chaque jour, un journal libre et indépendant, ce documentaire propose une réflexion sur le travail et la pensée journalistique, en même temps qu’un regard sur l’Algérie contemporaine.
En présence du réalisateur et d’Omar Belhouchet, directeur d’El-Watan.

Dimanche 13 mars : CINEMA: Combien je vous aime d’Azzedine Meddour (1985, Algérie, 1h45)
14h30 - Auditorium Germaine Tillion
Présenté par Habiba Djahnine (documentariste), en présence du réalisateur.
A partir d’images d’archives, notamment des journaux télévisés français, l’auteur dresse avec ironie un portrait au vitriol de la colonisation de l’Algérie. Entre musique de western illustrant des scènes de ratissage et ces bons « indigènes » jouant du jazz au lieu d’un air traditionnel, il nous fait passer, sans cesse, du rire à l’horreur absolue.