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Saveurs en mer : les croisières méditerranéennes à la conquête du goût

De Marseille à Athènes, de Gênes à Barcelone, les croisières gastronomiques s’imposent comme une nouvelle manière d’explorer la Méditerranée. Entre marchés populaires et tables étoilées, elles promettent un voyage où la mer se déguste autant qu’elle se contemple.

Sur le pont d’un navire glissant lentement vers le Vieux-Port de Marseille, l’air salin se mêle aux effluves d’aïoli et de bouillabaisse. Désormais, les croisières en Méditerranée ne se contentent plus de relier les villes : elles racontent la mer à travers les saveurs. Plusieurs compagnies, à l’image de MSC, Costa ou Ponant, intègrent à leurs itinéraires des escales culinaires, où les passagers découvrent les cuisines locales comme autant d’identités méditerranéennes.

À Marseille, un chef fait monter à bord les produits du marché de Noailles pour un atelier autour des poissons de roche. À Athènes, un sommelier initie les croisiéristes aux vins du Péloponnèse. À Gênes, on apprend à piler le basilic au mortier pour un pesto « comme à la maison ». Et à Barcelone, les tapas deviennent l’étape festive d’un voyage où l’on goûte autant qu’on découvre.

Quand la gastronomie devient argument de voyage

Longtemps cantonnées à une image de tourisme de masse, les croisières veulent désormais se réinventer. En misant sur la gastronomie et la rencontre avec les producteurs, elles séduisent une clientèle plus exigeante, soucieuse d’authenticité. « Les passagers cherchent aujourd’hui du sens dans leurs voyages. Goûter un vin, rencontrer un pêcheur ou cuisiner une recette traditionnelle, c’est une manière de renouer avec le territoire », explique Clara Demetriou, responsable des escales méditerranéennes pour une grande compagnie.

Mais derrière ce discours séduisant, certains observateurs nuancent. L’essor des croisières gourmandes ne gomme pas l’empreinte écologique de ces géants des mers. Les initiatives locales, si sincères soient-elles, peinent parfois à compenser les tonnes de carburant brûlées à chaque traversée. « Il faut que cette mise en avant des terroirs ne devienne pas un simple vernis marketing », prévient Laurent Besson, guide gastronomique à Marseille, qui collabore ponctuellement avec les compagnies.

Entre promesse d’évasion et quête d’authenticité, la Méditerranée se raconte aujourd’hui autant par ses tables que par ses ports. Goûter la mer, c’est peut-être aussi apprendre à mieux la respecter — à la savourer sans la consommer.

 

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