Israël-Iran: une guerre pour verrouiller l'ordre nucléaire, Macron aux côtés de l'État génocidaire

Israël-Iran: une guerre pour verrouiller l'ordre nucléaire, Macron aux côtés de l'État génocidaire

L'escalade militaire entre Israël et l’Iran a franchi un seuil inédit. Depuis le 13 juin, les frappes se multiplient avec une intensité jamais vue. L’Iran a lancé des missiles qui, fait rare, ont percé le célèbre Dôme de fer israélien, jusqu’ici perçu comme une barrière quasiment infranchissable. Le résultat est lourd : treize morts, dont des enfants, des dizaines de blessés, et une opinion publique israélienne saisie d’un doute nouveau. Pour la première fois, le gouvernement de Benjamin Netanyahou semble ne plus pouvoir garantir une protection totale à sa population. La peur s’installe à Tel-Aviv comme à Haïfa.

Certes, cette peur renforce provisoirement l’unité nationale. Mais le coût humain et les destructions inédites affaiblissent Netanyahou sur le plan intérieur. Déjà fragilisé politiquement, il voit sa position se dégrader, notamment face aux accusations d’avoir provoqué cette guerre pour détourner l’attention de la situation épouvantable à Gaza et des critiques internationales liées aux crimes contre l'humanité commis dans l’enclave palestinienne.

Pour la presse française, l’Iran est détruit

En France, la couverture médiatique du conflit penche clairement en faveur d’Israël. Les opérations militaires israéliennes y sont amplifiées et valorisées : selon les chaînes d’information en continu, l'Iran n’a plus de dirigeants, ses sites nucléaires sont détruits, et ses infrastructures pétrolières et gazières menacées de destruction imminente. Les déclarations de l’état-major israélien, relayées sans recul critique, brossent un tableau d’une guerre éclair victorieuse. Israël contrôle les micros, et les médias suivent.

Sur le terrain, pourtant, les choses sont moins nettes. Certes, Israël a frappé des sites stratégiques à Natanz, Fordo, Ispahan, Tabriz ou encore Téhéran. Des figures majeures du programme nucléaire iranien ont été tuées, tout comme plusieurs généraux des Gardiens de la Révolution. Mais l’Iran n’a pas cédé. Et malgré les bombardements massifs, le programme nucléaire semble loin d’être neutralisé. Pire : la riposte iranienne, bien que partiellement contenue, a révélé la vulnérabilité de d'Israël.

Le barrage à la reconnaissance de l’État Palestinien

Dans cette guerre, les grandes puissances jouent un rôle déterminant. Emmanuel Macron a affirmé que la France était prête à aider Israël à se défendre. Aucun rappel sur le fait qu’il s'agit de l’agresseur – comme il l’est au Liban, en Syrie, ou à Gaza. Une fois encore, la diplomatie française se couche devant Washington. Le président français a même reporté sa rencontre prévue avec l’Arabie Saoudite sur la reconnaissance de l’État palestinien. Officiellement pour des raisons logistiques, en réalité pour se conformer aux injonctions américaines. De nombreux observateurs y voient la main de Donald Trump, qui multiplie les pressions sur les États tentés de reconnaître la Palestine.

Le calendrier de Netanyahou n’est pas anodin. En déclenchant cette guerre contre l’Iran maintenant, il paralyse les initiatives diplomatiques en faveur de la Palestine. Il isole Téhéran, détourne l’attention de Gaza, et obtient un soutien indéfectible des alliés occidentaux. Dans ce cadre, l’Iran devient le prétexte idéal pour relancer une dynamique guerrière, sans quoi le premier ministre serait lâché par ses alliés d'extrême droite.

La suprématie occidentale menacée

Mais le véritable enjeu est bien entendu l’arme nucléaire. Si l’Iran parvenait à l’acquérir, la donne géopolitique basculerait. La suprématie nucléaire israélienne – non déclarée, jamais inspectée, mais connue – serait remise en cause. Et avec elle, la domination stratégique du bloc occidental dans la région. C’est là la véritable peur de Washington. C’est pourquoi les États-Unis orchestrent, à travers Israël, une guerre préventive destinée à préserver une domination militaire absolu.

Ce conflit est finalement un bras de fer entre un monde qui refuse le partage de la puissance et un autre qui, par tous les moyens, tente de s’arracher à sa domination. Derrière les bombes et les discours, se joue une bataille plus vaste : celle de la souveraineté, du droit international, et de la possibilité pour les peuples de ne plus subir la loi du plus fort.