France: Laurent Nuñez lève le voile sur l'ampleur réelle de la cyberattaque au ministère de l'Intérieur
Invité sur RTL ce mardi 17 décembre 2025, le ministre de l'Intérieur Laurent Nuñez est revenu sur la cyberattaque qui a frappé son ministère. Le préfet de police de Paris devenu ministre a confirmé le vol de dizaines de fichiers confidentiels et reconnu des failles internes ayant facilité l'intrusion des hackers.
« Une personne a pu accéder à des fichiers en utilisant des mots de passe qui n'auraient pas dû être échangés sur des messageries, en clair », a expliqué Laurent Nuñez au micro de RTL. Le ministre a déploré « des imprudences » commises par des agents du ministère, pointant ainsi des défaillances humaines plutôt que techniques dans cette cyberattaque majeure.
L'attaque s'est déroulée dans la nuit du 11 au 12 décembre. Pendant plusieurs jours, les pirates ont navigué dans les systèmes informatiques du ministère. Laurent Nuñez a confirmé que le Traitement d'antécédents judiciaires (TAJ) et le Fichier des personnes recherchées (FPR), deux bases de données parmi les plus sensibles de l'État, avaient été « consultés ».
Nuñez prudent face aux revendications des hackers
Sur le forum BreachForums, les hackers affirment détenir les données de plus de 16,4 millions de Français. Face à ces affirmations, Laurent Nuñez a choisi la prudence : « À ma connaissance c'est faux, mais je reste très prudent. » Le ministre a néanmoins confirmé le vol de « dizaines de fiches » confidentielles, sans pouvoir préciser exactement quelles informations ont été exfiltrées.
Laurent Nuñez a détaillé les mesures prises immédiatement après la découverte de l'intrusion : « On a saisi immédiatement la justice, on a saisi la CNIL comme la loi nous l'impose et puis il y a une enquête administrative que j'ai demandée. » L'Office anticybercriminalité (Ofac), service central de la police nationale spécialisé dans ce type d'affaires, est désormais chargé de mener les investigations.
Les déclarations du ministre interviennent alors que l'ultimatum fixé par les hackers approche. Ces derniers menacent de divulguer ou de vendre l'ensemble des données volées d'ici le samedi 20 décembre. Selon l'expert en cybersécurité Clément Domingo, une telle divulgation « mettrait la sécurité nationale en péril ».